D’actualité, les questions migratoires restent hautement polémiques. Trois ouvrages récents en anglais nourrissent l’image d’une immigration positive.
Archives de catégorie : Chronique Les Echos
« La “monoparentalisation” de la pauvreté », Les Echos, 12 juillet 2010.
Les évolutions de la pauvreté sont le thème d’une littérature spécialisée florissante. Elles font l’objet de décisions et de prises de position politiques, ainsi que de débats techniques nourris. On s’intéresse généralement à l’augmentation, aux mutations ou à la diminution (plus rarement) du phénomène. Certains problèmes spécifiques ont progressivement atteint l’agenda politique : enfants pauvres, travailleurs pauvres, sans-abri, etc. Les ruptures et transformations majeures sont toutefois assez rares. Il en est une récemment, que l’on peut baptiser la « monoparentalisation » de la pauvreté. On entend par ce néologisme, qui s’entend clairement, à la fois un taux plus élevé de pauvreté dans les familles monoparentales et, maintenant, un nombre de pauvres plus important dans ces ménages que dans toutes les autres configurations familiales.
« Modèles sociaux : convergences et divergences », Les Echos, 8 juillet 2010.
L’heure, pour les différents modèles sociaux occidentaux, est, depuis des décennies, à la réforme. Quels sont les mouvements à l’œuvre ? Comment comparer ? Quelles perspectives ? Trois ouvrages en anglais pour quelques jalons et interrogations.
« Mutations automobiles », Les Echos, 10 juin 2010.
L’automobile est symbole de liberté et symptôme à la fois de déclin et de potentiel de renouveau industriel. Son avenir peut être imaginé sur les plans du catastrophisme environnemental ou du futurisme technologique. Quelques ouvertures à partir de trois ouvrages en anglais.
« Le monde demain », Les Echos, 6 mai 2010.
Les turbulences de l’actualité ne doivent pas décourager l’ambition de penser l’avenir. Quelques constats, opinions et scénarios contrastés à partir de trois ouvrages en anglais.
« Grandeur et déclin des villes », Les Echos, 1er avril 2010.
Qu’est-ce qui rend une ville attractive ? Les pouvoirs publics doivent-ils s’en mêler ou pas ? Trois livres stimulants en anglais proposent des réponses contrastées.
« Comment mesurer et combattre la pauvreté », Les Echos, 4 mars 2010.
2010 est l’année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Trois ouvrages en anglais pour faire un tour d’horizon international des politiques qui cherchent à la réduire.
« Quand nous aurons 64 ans », Les Echos, 11 février 2010.
Comment les actifs vont-ils pouvoir payer les pensions des inactifs ? Nous sommes à nouveau en plein dans ce débat en France. Observations et préconisations de trois ouvrages en anglais.
« Provocations sur l’éducation », Les Echos, 31 décembre 2009.
Trois livres américains sur l’enseignement suscitent le débat. Les deux premiers, fort polémiques, devraient faire tomber certains pédagogues français de leur estrade.
« Climat de changement », Les Echos, 3 décembre 2009.
A la veille de la conférence de Copenhague sur le changement climatique, trois ouvrages en anglais qui abordent cette grande préoccupation de manière très différente.
« On peut gérer l’innovation », Les Echos, 5 novembre 2009.
Même pour l’Etat, cette affirmation est vraie. Trois livres en anglais pour s’en persuader.
« Foire aux solutions pour la couverture santé américaine », Les Echos, 1er octobre 2009.
Avant même que Barack Obama ne lance sa grande et difficile réforme du système de santé, « think tanks » et économistes étaient à l’œuvre. Voici un florilège de leurs idées et propositions pour mieux protéger les Américains sans ruiner l’Amérique.
« Les inégalités redeviennent un sujet majeur », Les Echos, 3 septembre 2009.
Les inégalités reviennent en tête de l’agenda politique et académique. Les recherches nouvelles publiées en anglais, pas toujours convaincantes, sont souvent décapantes.
« Piraterie, cannibalisme et corruption », Les Echos, 9 juillet 2009.
Les universitaires abordent de plus en plus souvent des sujets originaux. Trois ouvrages anglosaxons traitent des pirates, des anthropophages et des bandits. Des lectures insolites pour l’été.
« Donner un capital à tous les jeunes », Les Echos, 7 juillet 2009.
Dans « La Justice agraire », court essai publié en 1797, Thomas Paine proposait de verser une somme de 15 livres à tous les jeunes à l’âge de 21 ans, afin de faciliter leur « commencement dans le monde ». L’auteur devenait ainsi le précurseur de ce que l’on nomme aujourd’hui les dotations en capital pour les jeunes et qui sont à l’agenda des discussions de la Commission de réflexion sur la jeunesse mise en place par Martin Hirsch.
« L’Europe progresse-t-elle ou recule-t-elle ? », Les Echos, 4 juin 2009.
L’Union est-elle déjà engagée dans un paresseux déclin ou progresse-t-elle lentement mais sûrement vers « l’unité dans la diversité » ? A trois jours des élections européennes, trois livres en anglais pour alimenter la réflexion et le choix.
« Objectif zéro intello précaire ? », Les Echos, 14 mai 2009.
Intéressant parce qu’il dresse le portrait d’une réalité – la dévalorisation d’une partie du travail intellectuel et des diplômes -, ce livre ne propose pas de solutions très convaincantes.
« Homo oeconomicus va-t-il disparaître ? », Les Echos, 7 mai 2009.
La rationalité de l’agent économique qui sommeille en chacun d’entre nous est sévèrement remise en cause. Il ne s’agit pas seulement de l’aveuglement collectif qui a débouché sur la crise que l’on sait. Certains économistes remettent désormais en question la théorie du choix rationnel (TCR). Ces trois livres en anglais en témoignent.
« L’aide au développement est-elle efficace ? », Les Echos, 9 avril 2009
Ne pas oublier les pays en voie de développement dans les plans anticrise. L’avertissement a été répété sur tous les tons. Mais sait-on bien les aider ? Polémique entre auteurs anglo-saxons.
« L’entreprise doit-elle faire le bien… ou du profit ? », Les Echos, 5 mars 2009
Alors qu’on parle de « refonder le capitalisme », trois livres en anglais pour se faire une opinion sur l’ISR – l’investissement socialement responsable – et la RSE – la responsabilité sociale d’entreprise.
« Nous sommes trop nombreux sur cette planète. Néanmoins… », Les Echos, 12 février 2009
La croissance démographique ampli?e les inquiétudes sur le climat, les ressources naturelles, l’alimentation, etc. Faut-il agir ou laisser faire et respecter la liberté de chacun de se marier (ou pas) d’avoir des enfants (ou pas) ? Trois livres en anglais sur ces sujets.
« Concilier travail, famille et vie personnelle, un rêve à la mode », Les Echos, 8 janvier 2009
La conciliation entre vie familiale et vie professionnelle est une aspiration qui monte partout et concerne au plus haut point les stratégies des ressources humaines au sein des entreprises. Une sélection de travaux anglo-saxons sur ce sujet.
« De l’avenir », Les Echos, 11 décembre 2008
L’avenir ne se prévoit pas. Il se prépare. Tel est probablement le principal enseignement de la prospective. De quoi demain sera-t-il fait ? Dans le détail, personne n’en sait rien. Un peu de rétrospective et d’imagination permet, cependant, d’éclairer le chemin, au moins d’en baliser les points importants.
« Zéro SDF, un objectif sensé », Les Echos, 1er décembre 2008
A nouveau, les SDF ponctuent l’actualité. La compassion, réveillée de manière plus ou moins spectaculaire chaque hiver, a permis la constitution d’un système de prise en charge dont l’objectif, flou, est de lutter contre l’exclusion. Il y a là une sorte d’obligation, morale, de moyens que se donne la collectivité. Une tout autre perspective est de se donner un objectif de résultat. Ce pourrait être « zéro SDF ».
« Panser le capitalisme », Les Echos, 6 novembre 2008
Comment analyser la crise financière ? Comment « refonder le capitalisme » ? Quel peut être le contenu d’un nouveau Bretton Woods ? Voici trois ouvrages récents ou moins récents mais néanmoins prémonitoires qui peuvent être autant d’outils en cette période d’intense agitation intellectuelle. Ils rappellent tous trois quelques solides fondamentaux.
« Les économistes ont beaucoup à dire sur nous », Les Echos, 18 octobre 2008
Les économistes sont souvent décriés, particulièrement en période de tensions. Or, d’une part, tous les économistes ne s’intéressent pas aux marchés financiers et aux produits dérivés (loin de là). Et, d’autre part, sur nombre d’autres sujets qui vont des paradoxes de la vie quotidienne à la mesure des performances des institutions, ils ont beaucoup à dire.
« Du nouveau… dans l’innovation », Les Echos, 11 septembre 2008
L’innovation a quelque chose à voir avec l’intuition, l’invention, l’imitation, l’organisation. Des écrits savants la distinguent de tout un ensemble de notions proches, comme le progrès technique. Contentons-nous de considérer que le téléphone est une invention. Il devient innovation lorsque son utilisation se diffuse. Le grand homme de l’innovation, Joseph Aloïs Schumpeter, estimait que le moteur du progrès résidait dans l’innovation. Devenir l’économie la plus innovante est un des grands desseins européens. On peut cependant dire, avec un vocabulaire schumpetérien, que l’Union, car elle protège trop, empêche la destruction et, partant, la création. On n’innove pas par décrets. Il est toutefois possible d’aménager un environnement propice aux innovations, même dans le secteur public.
« La mode du droit opposable », Les Échos, 18 août 2008.
L’opposabilité est en vogue. La mise en oeuvre concrète du droit au logement opposable _ désigné sous l’acronyme « Dalo » _ occupe les esprits et les ministres. Parallèlement se précise le projet d’un droit à une garde opposable pour l’accueil des jeunes enfants. Baptisons-le « Dago ». Dans la mesure où les problèmes de mobilité deviennent également plus présents, certains plaident pour un droit à la mobilité. Il pourrait lui aussi être dit « opposable ». On le baptiserait alors « Damo ». Des urbanistes malins actualiseraient volontiers le « droit à la ville » en droit à la ville opposable. Le « Davo ». Sur le registre de l’emploi et de la formation professionnelle émergeraient assez aisément les droits au travail et à la formation opposables, les « Dato » et « Dafo ». Pour aller encore plus loin, des utopistes seraient maintenant fondés _ en particulier avec tout ce débat autour des indicateurs sociaux _ à imaginer un droit au bonheur opposable. Un « Dabo », donc.
Naturellement, tout ceci prête à sourire. Tous ces droits opposables, créés, envisagés ou rêvés, témoignent de la propension française à l’inflation juridique dans le domaine social. Il est à bien des égards justifié de s’opposer à l’opposabilité. Pour autant, il y a quelque chose de très sérieux dans cette idée et ce principe. Au-delà de l’effectivité et de la justiciabilité d’un droit subjectif (attaché à une personne), il s’agit avec l’opposabilité de conférer aux politiques publiques un objectif de résultat et non seulement de moyens. En un mot, établir un droit opposable _ ce qui est aisé à décrier et à brocarder _ c’est se situer au coeur de la mutation voulue de l’action publique. Il faut à cet effet trouver les bons domaines d’application (le logement, la garde des enfants, voire la mobilité semblent plus judicieux que la ville et le bonheur). Il faut ensuite trouver les instruments, les voies de recours et les modes d’organisation adaptés. Enfin, il faut trouver les financements. Et ce n’est probablement pas là _ sur le papier _ que le bât baisse le plus…
Toutes ces adaptations et modernisations du droit sont coûteuses. Elles appellent des investissements conséquents. L’unité de compte pour la réalisation du droit opposable à un logement ou à un mode d’accueil pour les jeunes enfants n’est pas le milliard d’euros, mais le point de PIB. Il s’ensuit que la traduction de ces options dans la réalité ne saurait véritablement s’effectuer que dans le cadre de la révision la plus rigoureuse possible des politiques du logement et de l’accueil des jeunes enfants. Rupture et rigueur doivent se conjuguer pour la concrétisation de ces avancées. Celles-ci invitent à revoir et à redéployer les budgets, pour les ajuster à des priorités contemporaines, plutôt qu’à trouver de nouveaux financements et établir de nouveaux prélèvements.
Il en ressort que les droits opposables ne sauraient être qu’en nombre limité. Aux pouvoirs publics et aux partenaires sociaux de les délimiter et les définir. Au courage politique de choisir ce qui, à côté d’eux, pourra être abandonné ou diminué. A défaut, le droit opposable sera uniquement bavardage juridique et voeu pieu.
« L’Homo urbanus », Les Échos, 3 juillet 2008
L’année 2008 signe une inflexion dans l’histoire de l’humanité. La population urbaine devient majoritaire. Un être humain sur deux, soit environ 3,3 milliards de personnes, habite désormais en ville (même si les définitions nationales de la ville varient fortement). Ils n’étaient qu’un sur dix au début du XXe siècle. En un mot, comme en cent, l’Homo sapiens devient Homo urbanus.
« Le bonheur, le grand retour », Les Échos, 5 juin 2008
Le bonheur n’est pas une idée neuve en économie. Le sujet rencontre un intérêt croissant de la part d’experts et de responsables politiques en quête de nouveaux objectifs pour l’action publique et d’indicateurs alternatifs aux traditionnels agrégats économiques. Croissance, revenus monétaires et PIB sont comme l’argent. Ils ne rendent pas nécessairement heureux. Surtout, ils ne rendent pas compte de la richesse humaine dans toute sa densité, ni ne permettent de préciser ce qui fait ou non progrès, cohésion sociale, développement durable.
« L’art de la performance », Les Échos, 15 mai 2008
La littérature sur le management est pléthorique. On peut trouver quelques pépites, loin des manuels de « prêt-à-manager ». Des textes qui reviennent aux fondamentaux et attaquent frontalement son enseignement.
« Pauvreté, qualité, domesticité : trois questions d’emploi », Les Échos, 17 avril 2008
C’est peu dire que l’emploi est un sujet d’importance. Les comparaisons internationales nous renseignent sur la situation des travailleurs dits pauvres. A l’échelle européenne, la problématique de la « qualité » de l’emploi s’affirme. La place des services et de l’activité féminine explique enfin les grands écarts entre les mondes du travail européen et américain.
« Pour une réforme radicale de la formation professionnelle », Les Échos, 3 mars 2008
La formation professionnelle représente, dans son inouïe complexité, environ 26 milliards d’euros de dépenses annuelles. La population active est d’environ 26 millions de personnes. Il en ressort simplement que la formation professionnelle représente 1.000 euros par an par actif.
« 1 875 euros mensuels de dépense publique par SDF », Les Échos, 10 mars 2008
Le gouvernement vient d’annnoncer 250 millions d’euros supplémentaires pour la prise en charge des SDF. Et les associations, gestionnaires de ces services de prise en charge, de rétorquer qu’il s’agit d’un plan manifestement insuffisant, voire d’une provocation. La somme est pourtant absolument considérable. Tentons d’y voir clair.
« Mariage et famille : trois visions de l’individualisme », Les Échos, 6 mars 2008
Tenter de comprendre la culture de l’autre nous oblige à remettre en question notre propre vision de l’universalité.
« Ghettos aux États-Unis et en France », Les Échos, 7 février 2008
La comparaison de la« ceinture noire » américaine et de la « ceinture rouge » française est discutable. Aucune ville européenne n’a jamais connu le niveau de concentration de pauvreté et de ségrégation raciale typique des métropoles américaines. Il n’y a probablement pas d’équivalent européen au ghetto américain. Cependant, la situation change. Les villes européennes connaissent les problèmes qui affectent traditionnellement les villes américaines.
« Revenu universel et dotations en capital : trois orientations », Les Échos, 15 décembre 2007
L’idée d’un revenu universel apparaît ponctuellement dans les réflexions et propositions politiques. Ses formes varient selon les projets. Avec un tel outil, certains veulent compléter le système public de redistribution. D’autres souhaitent le réorienter. D’autres encore y voient un recours pour supprimer l’Etat providence.
« Politiques sociales : trois voies vers plus d’efficacité », Les Échos, 15 novembre 2007
Une fois par mois, Julien Damon, chef du service des questions sociales au Centre d’analyse stratégique et professeur associé à Sciences po, décrypte pour « Les Echos » trois ou quatre ouvrages anglo-saxons regroupés autour d’un thème dominant de l’actualité. Il commence par les politiques sociales, sujet récurrent de polémiques et d’interrogations sur leurs performances, leur légitimité et leur avenir.