“Les politiques familiales : y a-t-il une spécificité française ?”, Les Cahiers français, n° 371, 2012.

En France, la famille constitue un domaine bien ciblé de l’action publique. L’ensemble des dispositifs destinés aux familles représentent près de 4 % du PIB, le niveau le plus élevé des pays de l’OCDE. Mais, contrairement a? de nombreuses politiques publiques dont les coûts sont souvent jugés excessifs par rapport a? leur efficacité, les politiques familiales bénéficient d’un regard positif, aussi bien dans le cadre national qu’a? l’extérieur des frontières.

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“Le modèle social : richesse ou frein économique ?”, Problèmes économiques (numéro spécial), septembre 2012.

Célébré ou décrié – c’est selon – le modèle social français est devenu une composante essentielle de la controverse politique et du débat économique. Érigé, par les uns, en locomotive du progrès social et de la croissance, il est conspué, par les autres, en tant que boulet pesant sur la compétitivité.

Ce « modèle social » rassemble l’ensemble de la protection sociale, au cœur de laquelle on trouve la Sécurité sociale, établie pour les travailleurs à partir de 1945, et, plus largement, l’ensemble des services publics. L’idée d’un « modèle social français », qui s’organise autour des politiques sociales mais aussi du système éducatif, du fonctionnement du marché du travail ou encore de l’accueil des immigrés, renvoie à une organisation institutionnelle et technique particulière mais aussi à une conception de la vie en société, à des valeurs, à une manière de concevoir l’égalité  (le « modèle républicain ») notamment.

Ses détracteurs rappellent les ratées de l’Etat-providence à la française (chômage de masse, ségrégation urbaine, clivage générationnel, pauvreté, fossé grandissant entre secteurs privé et public, surendettement public alimenté par la générosité des prestations sociales). Ses défenseurs soulignent ses performances (espérance de vie croissante, qualité des équipements, limitation de la pauvreté, santé de la population, fécondité élevée, capacités d’amortissement des crises).

 

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“Les programmes performants de parentalite?”. Postface du rapport du CAS sur la parentalité (2012).

 

Parentalité, parentalité… Il s’agit tellement, aujourd’hui, de la soutenir que l’on en a un peu oublié de la définir. De quoi parle-t-on ? Avant quelques mots sur ce que l’on peut retenir d’une perspective internationale sur la question, regardons ce qu’il en a été de l’irruption récente, en France, de la notion.

Référence : “Les programmes performants de parentalité”, Posface in Marie-Pierre Hamel, Sylvain Lemoine (dir.), Aider les parents à être parents. Le soutien à la parentalité dans une perspective internationale, Rapport du Centre d’Analyse Stratégique, Paris, La Documentation française, 2012, pp. 167-170.

 

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« Politique de la ville ou de l’accordéon », Les Échos, 28 août 2012

La politique dite de la ville ne concerne ni toutes les villes (toutes les communes ne sont pas concernées), ni toute la ville (car elle traite d’une « géographie prioritaire » de quartiers sensibles). Elle consiste, principalement, en mécanismes de ciblage des territoires. Le gouvernement, comme nombre de gouvernements précédents, vient d’annoncer sa volonté de « concentrer les interventions publiques sur les territoires qui en ont le plus besoin ». Cette discrimination positive territoriale fonctionne, historiquement, comme une sorte d’accordéon.

À noter, la sortie, le même jour dans Libé, d’un papier soutenant exactement la même thèse.
Après Amiens, finissons-en avec les zones prioritaires

D. BEHAR, P. ESTEBE, Libération, p. 20, 28 août 2012

 

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Âge à partir duquel un enfant peut avoir son portable

L’Observatoire Cetelem a produit une étude « à la rencontre des classes moyennes dans douze pays » : Allemagne, Espagne, France, Hongrie, Italie, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Russie et Slovaquie[1].

Sans entrer dans les milles débats sur les contours et définitions de ces catégories centrales, ce sondage auprès des classes moyennes part d’une définition simple : il s’agit des 60 % de la population se situant entre les 20 % les plus pauvres et les 20 % les plus riches en jargon statistique, les trois quintiles centraux de revenus).

Parmi les quelques informations intéressantes sur ce que ressentent et vivent les classes moyennes, en voici une qui intéressera les parents. Il s’agit de l’âge à partir duquel – selon les personnes comptées comme appartenant aux classes moyennes – un enfant doit posséder un téléphone portable. En moyenne, pour les classes moyennes européennes, cet âge serait de 12 ans et demi. Les Français de leur côté, considèrent que le bon âge, se situe à 14 ans et demi. Les Russes, à 10 ans.

Et vous, vous êtes Russe ou Français ? Même si vous n’êtes pas forcément de la classe moyenne…

À votre avis, à quel âge un enfant devrait-il posséder son propre téléphone portable ?

 

Source : Observatoire Cetelem, 2012

 


Les Français : les plus moyens ?

En France, les résultats de sondages d’opinion indiquent régulièrement que deux personnes sur trois s’identifient spontanément aux classes moyennes. Le résultat, toujours actuel, confirme ce que Valéry Giscard d’Estaing résumait dans le titre d’un de ses ouvrages : « deux Français sur trois ».

Cette forte identification française aux classes moyennes est certainement à relativiser dans la mesure où le sentiment d’appartenance à des classes sociales diminue. La moitié seulement des personnes vivant en France estiment appartenir à une classe sociale, la propension étant plus élevée d’ailleurs pour les cadres que chez les ouvriers.[1]

Ce niveau élevé d’adhésion spontanée à l’idée d’appartenir aux classes moyennes s’explique en partie par la sous-déclaration des individus appartenant aux catégories les moins bien loties, qui préfèrent l’image valorisante des classes moyennes à celle plus ternie attachée aux classes défavorisées. Les déclarations des groupes les plus favorisés sont victimes d’un biais symétrique. Peu conscients de leur aisance, ceux-ci se considèrent en grande majorité comme faisant partie des classes moyennes.

Des enquêtes récentes menées par le CREDOC ou pour la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol), il ressort bien que les deux tiers des Français veulent bien se classer dans cette catégorie. Ceci ne leur confère pas une identité de classe, mais confirme que les Français se représentent, pour les deux tiers d’entre eux, au centre de la distribution des revenus et des positions sociales.

Deux tiers de Français estiment appartenir aux classes moyennes

Enquête Ifop, Fondation pour l’Innovation politique (2010)

Les défavorisés

Les catégories modestes

Les classes moyennes

Les classes moyennes supérieures

Les favorisés ou les aisés

4 %

29 %

52 %

13 %

2 %

 

 

Total « classes moyennes » : 65 %

Enquête « Conditions de vie et Aspirations des Français » CREDOC, 2008

Défavorisés

Classes populaires

Classe moyenne inférieure

Classe moyenne supérieure

Aisés, privilégiés

6 %

21 %

44 %

22 %

5 %

 

 

Total « classes moyennes » : 66 %

Sources : Fondapol, CREDOC

 

Cette importance subjective des classes moyennes, en France, se retrouve en comparaison internationale, européenne au moins. Dans une récente enquête Eurobaromètre il apparaît que 60 % (soit presque deux tiers) des Français estiment que leur ménage se trouve dans une situation « ni riche, ni pauvre ». En moyenne dans l’Union, c’est le cas de 49 % des ménages. La France, sur ce plan, est au premier rang européen.

Il y a là illustration de l’importance particulière que revêtent, en France, le sujet des classes moyennes, celui des constats qui peuvent être faits de leurs progrès ou de leurs difficultés, et celui des politiques qui les distinguent, les oublient ou les défavorisent (relativement).

Relevons que les Hollandais sont les seuls en Europe à s’estimer, majoritairement (62 % !), riches. À l’inverse, la majorité des Bulgares (61 % !) se disent pauvres. Dans une certaine mesure, et dans ces deux cas, on a – un peu plus de vraisemblance que dans les esprits français.

Part de la population estimant que son ménage est dans une situation… (en %)

Source : Eurobaromètre, décembre 2010



[1]. Voir France Guérin-Pace, Olivia Samuel, Isabelle Ville (dir.), En quête d’appartenances. L’enquête Histoire de vie sur la construction des identités, Paris, INED, 2009.

« Les transferts monétaires conditionnels : une innovation du Sud transposable en France ? », Revue de droit sanitaire et social, n° 6, 2010, pp. 1151-1159.

La question générale d’un lien entre prestations et obligations est vieille comme le monde. Une manière originale de l’aborder est le détour par le repérage et l’analyse d’innovations en dehors des murs hexagonaux. Les Transferts Monétaires Conditionnels (TMC), liant service de prestations familiales et contreparties des parents et des enfants, sont progressivement devenus un des principaux instruments de politique sociale du monde en développement. Outils de lutte contre la pauvreté et d’investissement dans le capital humain, les TMC (en anglais CCT pour Conditional Cash Transfer) ont un double objectif. Il s’agit à la fois de réduire, dans le court terme, la pauvreté infantile et, dans le moyen terme, d’augmenter l’implication des parents auprès de leurs enfants. La logique de ces TMC est explicitement expérimentée à New York. Elle se profile dans l’idée récente et très controversée d’une « cagnotte » récompensant, en France, l’assiduité scolaire de lycéens.

NOTE : depuis la publication de l’article les TMC se sont étendus davantage encore partout dans le monde, et les expérimentations françaises ont été stoppées… Pour quelques remarques : ici

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Les Français, le libéralisme et le pessimisme. Toujours aussi forts

Une enquête Eurobaromètre, réalisée fin décembre 2011 dans les 27 Etats-membres, livre de précieuses informations sur les perceptions qu’ont les Européens de leur situation actuelle, et sur ce qu’ils imaginent à l’égard de l’Union européenne pour l’avenir.

Du pessimisme
La question est assez classique. Et les résultats aussi. On demande aux personnes interrogées si elles estiment que la vie de leurs enfants sera plus difficile que la leur. Plus de six Européens sur dix sont d’accord avec une telle affirmation. Ce pessimisme a déjà été rapporté par d’autres enquêtes[1].

La Finlande est le seul pays où les habitants sont plus nombreux à croire que la vie des enfants demain sera plus aisée (40 % des réponses) plutôt que plus difficile (33%). Un quart des Finlandais estiment que ce sera la même chose. Si on range les pays selon le degré de pessimisme, en prenant en considération la réponse selon laquelle la qualité de vie des enfants sera dégradée quant ils auront atteint l’âge adulte, alors la Grèce arrive en tête du pessimisme (85 % des Grecs pensent de la sorte). La France est tout juste derrière avec plus de huit personnes sur dix qui pensent de la sorte. L’information n’est pas neuve, mais confirme bien le haut niveau de pessimisme français à l’égard de l’avenir. À des niveaux si élevés traditionnellement, il n’y pas eu de progression significative depuis la précédente enquête posant cette question, en 2009. En revanche, dans certains pays, particulièrement frappés par la crise, la progression est nette : 17 points en plus au Portugal, 10 points en plus en Espagne, 8 points en plus en Grèce.

La vie des enfants demain sera plus difficile que pour notre génération (en %)

Interrogés sur la vie en 2030, plus de la moitié des ressortissants européens pensent qu’elle sera plus difficile. Moins de 20 % pensent qu’elle sera plus facile. Les autres répondent qu’elle ne sera ni meilleure ni pire. Ce pessimisme a fortement progressé depuis 2009. Dans trois pays seulement, comptant parmi les moins aisés de l’Union, la Bulgarie, la Lettonie et la Lituanie, les optimistes sont plus nombreux que les pessimistes. Dans tous les autres le pessimisme est de mise. Dans le peloton de tête des plus inquiets, on trouve les Grecs et les Chypriotes mais aussi les Luxembourgeois, les Belges et les Français. Les deux-tiers de ces derniers pensent qu’en 2030 la vie sera plus difficile pour les citoyens européens.

À l’horizon 2030 la vie des citoyens européens sera plus difficile (en %)

Les Français et le libéralisme…
Une information frappante est pour la fin de l’enquête. Comme pour le pessimisme, il s’agit plus de confirmation que de réelle nouveauté. Mais l’ampleur du phénomène est très claire. Alors que les deux-tiers des Européens considèrent que la concurrence libre est la meilleure garantie pour la prospérité économique, la France est dernière du classement. Certes les Français sont majoritaires (55 %) à se dire d’accord, mais, dans le concert européen, ils sont les derniers. Très loin derrières les habitants des pays Baltes, les Allemands ou les Danois.

« La libre concurrence est la meilleure garantie pour la prospérité économique » (accord, en %).

C’est sur ce point, capital, des réserves à l’égard du libéralisme économique, que les Français détonnent totalement. Même s’ils ne sont pas mauvais  en matière de pessimisme.

Source : Futur of Europe, Eurobaromètre spécial, n° 379, 2012.

 



[1]. Voir, par exemple, l’Eurobaromètre spécial n° 72, en 2009, qui rapporte des résultats globalement similaires.

 

La tiers-mondisation du quart-monde

Un quart-monde tiers-mondisé ? Les expressions ne sont certainement pas sociologiquement correctes. Quiconque fréquente un tant soit peu les grandes artères urbaines et les transports en commun ne peut, cependant, que s’apercevoir du phénomène. Des problèmes que l’on pensait éradiqués réapparaissent, à l’image des bidonvilles. D’autres prennent une ampleur que l’on imaginait propres aux villes des pays pauvres, comme la mendicité des enfants. Comment, en effet, ne pas remarquer la bidonvillisation à l’œuvre dans les friches urbaines, à la périphérie des villes, autour des lignes ferroviaires ou à côté des autoroutes ? Comment ne pas distinguer les évolutions de la population des sans-abri qui, de plus en plus nombreux, sont, d’abord, sans-papiers ? Surtout, peut-être, comment ne pas s’offusquer, pour ne pas dire s’indigner, du nombre d’enfants mendiants ?

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Les chiffres de la pauvreté : le sens de la mesure , Paris, Fondation pour l’innovation politique, 2012.

Tous les ans, quand ce n’est pas plusieurs fois par an, est relancée une dispute bien française concernant la pauvreté, ses dimensions, ses explications, son augmentation. L’accumulation de rapports et d’informations alarmistes, reprises souvent de façon sensationnaliste, contraste avec la sécheresse des informations rigoureuses qui montrent plus une stabilité de la pauvreté que cet accroissement si souvent annoncé. Au regard de la profusion de chiffres (pouvant conduire à une certaine cacophonie), un point sur les données et définitions doit permettre des débats apaisés et ajustés autour de politiques publiques orientées sur la diminution, voire l’élimination de la pauvreté. Éradiquer la pauvreté constitue, avec des délimitations, des moyens et des indicateurs différents, une ambition quantifiée pour l’action publique menée aux trois échelles, internationale, européenne et française. En 2000, l’ONU a établi les « objectifs du millénaire pour le développement », visant notamment à réduire de moitié l’extrême pauvreté d’ici à 2015. À l’horizon 2020, l’Union européenne, dans sa nouvelle stratégie décennale, a affiché un objectif de diminution de 20  millions du nombre de pauvres. Depuis 2007, la France s’est fixé un objectif de réduction d’un tiers de la pauvreté, sur cinq ans. Ce volontarisme appelle, dans les trois cas, une élaboration technique afin de définir et de décrire la pauvreté. À ces trois échelles, française, européenne, internationale, les modes d’approche et de décompte ne sont pas les mêmes. Pour autant, ce qui les rassemble est plus important que ce qui les différencie. Et la situation française, pour préoccupante qu’elle soit, n’est pas aussi catastrophique que ce qui est régulièrement décrit et dénoncé.

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« Nationaliser les associations ? », Actualités Sociales Hebdomadaires, n° 2757, 27 avril 2012.

Le conseil des ministres du 3 avril dernier a fait le point sur la vie associative. Il recense, pour 2011, environ 1,2 million d’associations en activité, dans lesquelles travaillent 1,8 million de salariés. Il rappelle, en outre, qu’un Haut Conseil à la vie associative a été installé, tandis qu’un Fonds de développement de la vie associative a été créé. Un site Internet officiel, www.associations.gouv.fr, se veut désormais porte d’entrée sur la gestion de l’univers associatif. Et le conseil des ministres de souligner que ce site permet de créer une association et de demander une subvention. C’est sur ce thème de la sollicitation de subventions que se termine la communication officielle. Si l’essence des associations n’est probablement pas là, une telle conclusion est cependant bien le signe de ce que sont devenues les associations, du moins certaines d’entre elles, notamment dans le secteur médico-social, et tout particulièrement lorsqu’il s’agit d’opérateurs de lutte contre la pauvreté.

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« Moins de communes pour bâtir plus », Le Monde, 1er mars 2012.

En matière d’urbanisme, l’acronyme le plus célèbre est « NIMBY ». Ce sont des anglo-saxons qui ont mis en évidence ce fameux « Not In My Back Yard » (à traduire par « pas dans mon jardin »). Quelle est l’idée ? Tout le monde est d’accord pour qu’il n’y ait pas de mal-logés, et même pour que tout le monde soit bien logé. Mais pas à côté de chez soi, surtout s’il s’agit de logement social. Ce syndrome est devenu le thème de théorisations savantes et un argument de polémiques militantes.

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« Qui sont les classes moyennes ? », Actualités Sociales Hebdomadaires, n° 2748, 24 février 2012.

Les classes moyennes (le pluriel est d’importance), auxquelles s’identifient majoritairement les Français, rassemblent les individus situés entre les moins bien lotis et les plus fortunés. Ces classes moyennes, ni prolétaires ni bourgeoises (pour prendre une tripartition plus traditionnelle), méritent leur pluriel, d’abord parce qu’il y a hétérogénéité des positions.

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« La violence n’est plus ce qu’elle était », Sociétal, n° 76, 2012, pp. 136-142.

Célèbre professeur de psychologie à Harvard, Steven Pinker publie une analyse magistrale du déclin historique de la violence et de la cruauté. Une bonne nouvelle pour l’humanité, même si la pilule, au regard des incivilités actuelles et des massacres toujours à l’œuvre, semble difficile à avaler.

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« Le modèle social est-il soluble dans la mondialisation ? », Les Cahiers français, n° 367, 2012, pp. 21-26.

Le modèle social est-il soluble dans la mondialisation ? La question suppose un modèle social français « solide » (au moins au sens de ferme et de stable) qui se trouverait sous la menace d’une mondialisation « liquide » (au moins au sens de diffuse). Chimiquement, dissoudre signifie « se fondre » et, par extension, « disparaître » dans un solvant qui serait, en l’occurrence, la mondialisation. S’intéresser à la dissolubilité du modèle social c’est se demander, d’une part, si la mondialisation conduit à la démolition du modèle social, et/ou, d’autre part, si la mondialisation pousse à une incorporation du modèle français à des logiques différentes. Sous cette problématique à deux visages, émerge la question essentielle de savoir si le modèle social français est une force ou une faiblesse dans le processus de mondialisation à l’œuvre.

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« Pauvres gares… de pauvres », Urbanisme, n° 382, 2012.

Une expression que l’on retrouve sous la plume de nombreux experts de la pauvreté avance que le droit des pauvres serait un pauvre droit. Il y a là simplement un jeu de mots, et non un adage juridique. On pourrait fonctionner par similitude, et estimer que la gare des pauvres est une pauvre gare. L’inverse se soutiendrait tout aussi plausiblement. Mais tout ceci, précisément, n’est que rhétorique. Qu’est-ce qu’une pauvre gare ? Et qu’est-ce qu’une gare de pauvres ? En quoi les banlieues seraient-elles principalement concernées ?

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Actes des Ateliers de la gare – Saison 2011, Transport Public, janvier 2012.

Pour leur deuxième saison, les Ateliers de la Gare ont suivi le sillon du « Temps des gares », cette célèbre exposition du Centre Pompidou à la fin des années 1970. Le catalogue de cette manifestation emblématique, qui marque d’ailleurs encore les esprits, est un document de référence. Son organisation thématique a été reprise et actualisée, en partie, afin de construire le programme 2011 des Ateliers.

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« La pauvreté gagne ? Non, elle se transforme », L’Express, 30 novembre 2011.

La France est aujourd’hui hantée par la question de la pauvreté. Depuis environ trente ans, on nous martèle régulièrement qu’elle augmente, et l’on nous assure qu’elle touche davantage des populations auparavant considérées comme préservées – les jeunes, les femmes, les salariés. Mais qu’en est-il vraiment ?

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« Revenu citoyen, il en existe un », Actualités sociales hebdomadaires, n° 2730, 28 octobre 2011.

L’idée d’un revenu universel resurgit régulièrement. Ses dénominations, contenus et objectifs varient : dividende universel, revenu d’existence, allocation universelle, revenu de citoyenneté, etc. Le sujet a été de nouveau activé, au printemps, avec la proposition d’un « revenu citoyen » par Dominique de Villepin. Il est également, depuis des années, en bonne place des idées soutenues par Christine Boutin. La gauche, en France, ne compte pas de personnalités politiques de premier plan défendant une telle option. Celle-ci, souvent moquée, mérite un examen attentif et sérieux.

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« Les dimensions disputées de la pauvreté », Le Monde, 28 octobre 2011.

Tous les ans ressurgit une dispute bien française sur la pauvreté. Sous une pluie d’informations chiffrées et de définitions sophistiquées, responsables associatifs et dirigeants associatifs polémiquent. 2011 est une bonne cuvée. À l’occasion du rapport annuel sur la pauvreté, rendu par le gouvernement au parlement, des voix s’alarment de paupérisation et accusent le gouvernement de minimisation. Les spécialistes s’écharpent en coulisse. Les communications se contredisent. Le public s’y perd.

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« La ville durable, ce sont d’abord des habitants responsables », Les Échos, 3 août 2011.

Ville durable, ville durable, ville durable. L’expression, assez neuve, irrigue les discours politiques, les publications scientifiques, les querelles d’experts et nombre de dispositions issues de la démarche Grenelle de l’environnement. Mais de quoi parle-t-on ?

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« Simplifier le système de solidarité », Le Monde, 11 juin 2011

Conçu pour accompagner une période de croissance puis chargé d’atténuer les effets de la crise, le RSA fait à nouveau couler de l’encre. Attaqué à sa naissance comme institutionnalisation du « précariat » (critique de gauche), il est dénoncé maintenant comme incarnation de l’« assistanat » (critique de droite). Ceux qui le vilipendaient naguère, le défendent aujourd’hui. Et vice-versa. Le RSA, il faut le répéter, est double. Il contient, d’abord, l’ancien RMI. Ce RSA « socle » est, par nature, une prestation d’aide sociale (c’est-à-dire d’assistance). Il comporte, ensuite, un soutien aux revenus professionnels modestes. Ce RSA « activité » entretient, par construction, des liens avec la précarité puisqu’il vient compléter des ressources tirées souvent de situations et de statuts instables. Avec assistance et précarité dans son périmètre de définition et d’intervention, le RSA alimente des polémiques récurrentes (sur les contreparties, les trappes d’inactivité, les fraudes).

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Les classes moyennes et le logement, Paris, Fondation pour l’innovation politique, 2011.

Les classes moyennes, aux frontières floues et poreuses, sont affectées par un déclassement (ressenti et observé) en ce qui concerne le logement (celui dans lequel elles se trouvent, celui auquel elles aspirent, celui auquel elles peuvent prétendre). Pour ces catégories centrales de la hiérarchie sociale, le pluriel n’est pas que de circonstance. Concrètement, il s’agit des personnes et ménages qui ne vivent ni l’aisance ni l’assistance, ni dans les banlieues huppées ni dans les quartiers défavorisés. Ce sont les strates inférieures des classes moyennes, quelles que soient les définitions et délimitations retenues, qui rencontrent, en termes de logement, le plus de difficultés, se rapprochant des catégories les moins favorisées.

Dans l’ensemble, les mécanismes sociofiscaux ne sont pas favorables aux classes moyennes (les aides au logement vont d’abord aux moins favorisés, les dépenses fiscales bénéficient aux mieux lotis). Alors que, historiquement, la politique du logement a plutôt visé les classes moyennes, celles-ci sont désormais relativement mises de côté par rapport, d’une part, aux ménages les plus pauvres et, d’autre part, aux investisseurs plus aisés. Dans leur diversité, les ménages ainsi rassemblés adoptent des stratégies d’adaptation, de sécurisation et de localisation qui accompagnent les transformations des territoires en France. L’éclatement structurel des classes moyennes se double de l’émiettement des territoires.

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Aspirations et attentes à l’égard de l’école, de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle , Note pour une étude Futuribles sur la prospective de l’enseignement, 2011.

Les données d’opinion sur ce que pensent les Français du système éducatif dans son ensemble, et de l’école en particulier, sont abondantes. Plus rares sont les enquêtes posant directement des questions aux enfants, aux lycéens, aux étudiants. De surcroît, les études diffèrent significativement en termes de méthodes et d’ampleur. Souvent ponctuelles, elles sont réalisées pour accompagner une rentrée scolaire, un mouvement étudiant ou un projet de réforme.

Il est, pour autant, possible de proposer une synthèse des enseignements à tirer d’une lecture systématique de ces travaux qui permettent de recueillir niveaux de satisfaction, opinions, aspirations et attentes à l’égard du système éducatif dans ses diverses composantes.

Pour dégager des tendances de fond et de la cohérence, on propose dans cette note les résultats d’un travail effectué à partir de deux sources. La première, permettant de se concentrer sur le contexte français, est constituée d’une série de sondages réalisés au cours de la décennie 2000. La deuxième, permettant de bien resituer ce contexte dans l’ensemble de l’Union européenne, est constituée d’études Eurobaromètre directement consacrées à ces sujets, ou d’éléments d’études Eurobaromètre plus générales mais comportant des composantes intéressantes sur les questions éducatives.

L’ensemble ne manque ni de chiffres, ni de paradoxes. Il fournit tout de même quelques informations et leçons robustes, tant sur ce qui est attendu, globalement, du système éducatif, que sur ce à quoi aspirent directement les premiers concernés, lycéens et étudiants notamment, mais également adultes d’âge actif pour ce qui a trait à la formation professionnelle.

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Les évolutions sociales, Note pour une étude Futuribles sur la prospective de l’enseignement, 2012.

Cette note porte sur les principales « évolutions sociales » pouvant avoir un impact significatif sur le système éducatif dans son ensemble (organisation générale, modes de vie des élèves et étudiants, disponibilité des parents, disparités territoriales, modalités d’enseignement, etc.). Plutôt que de lister arbitrairement et traiter « en chambre » ces évolutions, il a été décidé de les présenter, de les discuter, et d’en évaluer collectivement les conséquences potentielles lors d’une séance de travail avec le comité d’orientation de l’étude.

Il s’ensuit une liste de 13 tendances. Cette liste ne s’impose pas et n’épuise pas le sujet. Elle pourrait être révisée pour être précisée, resserrée ou complétée. Elle permet cependant un panorama de ce qui est apparu le plus important, potentiellement moteur de changements significatifs. Certaines de ces évolutions ne sont pas neuves. D’autres sont un peu plus originales. Certaines — comme par exemple la généralisation des TIC, ou la nomadisation des carrières — font l’objet d’autres notes détaillées. Il importait toutefois d’y faire ici référence.

Chacune des évolutions sociales traitées est abordée de la même manière :
• un graphique illustratif ;
• un commentaire de la tendance ;
• une analyse des conséquences et défis pour l’enseignement et la formation.

Ces 13 fiches, sous le même format, permettent, pour chaque thème, un repérage de quelques orientations ou questions prospectives. Ces tendances se complètent et, si chaque expression employée dans la rédaction des notes peut être longuement et utilement discutée, quelques enseignements principaux ressortent néanmoins nettement. Il en va ainsi pour un pays dont l’organisation du système d’enseignement et de formation repose sur des fondations issues des Trente Glorieuses (avec une adaptation nécessaire à l’ère postindustrielle) voire du monde rural (avec une organisation des rythmes et vacances scolaires à adapter à un monde devenu quasi intégralement urbain).

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« ‘Place’ ou ‘people’, habitat ou habitant ? », Actualités sociales hebdomadaires, n° 2707, 29 avril 2011.

La distinction entre people (les habitants) et place (les territoires) est entrée dans le vocabulaire français des politiques publiques (sociales et urbaines) avec les travaux de Jacques Donzelot, inspirés d’observations américaines, sur la lutte contre la ségrégation. L’aménagement du territoire et la politique de la ville, en France, oscillent entre les logiques « people » et « place », entre un ciblage sur les habitants ou sur l’habitat. L’accent, de fait, est largement mis sur le zonage, la spécification des espaces, et une intervention privilégiant les équipements et le cadre bâti (à démolir, construire ou réhabiliter).

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« Petite enfance ou dépendance ? », Actualités sociales hebdomadaires, n° 2698, 25 février 2011, p. 40.

Le projet de cinquième risque ou de cinquième branche de protection sociale est, par volonté présidentielle, pleinement à l’ordre du jour en 2011. Le sujet, qui donne lieu à une vaste concertation, tous azimut, est d’importance. Mais il en occulte, relativement, un autre, celui de la petite enfance.

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« Le logement ‘low cost’ pour les plus défavorisés ? », Constructif, n° 28, février 2011.

La logique « low cost » n’est pas en france, en matière de logement, une idée bien neuve. Appelée à s’étendre partout dans le monde, elle permet aux plus défavorisés de se loger, sans nécessairement sacrifier la qualité.

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« Revenu universel : le cas de l’Alaska », Revue de droit sanitaire et social, n° 4, 2011, pp. 658-664.

Le projet d’un revenu universel (ou de citoyenneté) resurgit régulièrement dans la littérature académique et/ou militante. Partisans savants et détracteurs tout aussi savants s’opposent à coups de chiffres et de principes. Le sujet a été à nouveau activé avec la proposition, en avril 2011, d’un « revenu citoyen » par l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin. Une entrée originale dans ce dossier consiste à étudier l’unique système existant, le « dividende permanent » à l’œuvre en Alaska depuis le début des années 1980. Souvent évoqué, mais rarement analysé, ce mécanisme présente d’incontestables singularités sur le plan de son financement (il repose sur une richesse naturelle que l’on est loin de trouver partout) mais aussi sur celui de sa philosophie (il a été monté, en partie, pour contrer l’extension de l’État providence). Il n’a cependant strictement rien n’anecdotique (ne serait-ce qu’en termes de montants) et mérite attention et examen poussé.

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« Droits et fraudes », Droit social, n° 5, 2011, pp. 540-542.

Cette synthèse du colloque du 11 février 2011 ne constitue pas un raisonnement mais une restitution, personnelle, des constats, des problématiques, des enseignements, des paradoxes qui ont nourri et traversé les exposés, les débats et les tables rondes de cette journée.

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« L’urbanisation du monde : espoirs et menaces », Sciences Humaines, n° 231, 2011, pp. 22-27.

Un humain sur deux habite désormais en ville. Si certains redoutent l’entassement des pauvres et l’augmentation des pollutions, d’autres soulignent que la vie urbaine peut être source de qualité de vie et de préservation de l’environnement.

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« Le triomphe de la cité. Les atouts économiques de la ville selon Edward Glaeser », Esprit, n° 6, 2011, pp. 168-173.

Alors que l’urbanisation continue à partout progresser, en termes de consommation des espaces et, surtout, de mœurs et modes de vie, les villes sont l’objet de toutes les attentions. Quelles priorités dans leur gestion ? Quelles formes urbaines privilégier ? Qu’attendre de ces créations humaines longtemps décriées et maintenant célébrées, notamment pour leur créativité et leur dynamisme économique ?

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« L’urbanisation mondiale en perspective positive », Études, n° 6, 2011, pp. 739-749.

L’avenir ne se prévoit pas. Il se prépare. Tel est probablement le principal enseignement de la prospective. Certaines inerties démographiques sont néanmoins clairement à l’œuvre. S’il y a quelque chose d’assuré, au-delà des subtilités statistiques, c’est que le monde de demain sera plus urbain. Une grande partie des enjeux du XXe siècle se  trouvent dans les villes des pays en voie de  développement.

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« L’urbain ‘audité’ par la Commission européenne », Études foncières, n° 151, 2011, pp. 8-9.

Les données sur les villes sont aussi abondantes que débattues. Abondantes, car nombre de sources et d’enquêtes différentes apportent de l’information. Débattues, car, pour être bref, les méthodologies de collecte et la comparabilité des données ne sont pas toujours assurées. On peut en revanche repérer des initiatives intéressantes cherchant à compiler de manière systématique les informations disponibles et à les traiter.

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