Le projet d’un revenu universel (ou de citoyenneté) resurgit régulièrement dans la littérature académique et/ou militante. Partisans savants et détracteurs tout aussi savants s’opposent à coups de chiffres et de principes. Le sujet a été à nouveau activé avec la proposition, en avril 2011, d’un « revenu citoyen » par l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin. Une entrée originale dans ce dossier consiste à étudier l’unique système existant, le « dividende permanent » à l’œuvre en Alaska depuis le début des années 1980. Souvent évoqué, mais rarement analysé, ce mécanisme présente d’incontestables singularités sur le plan de son financement (il repose sur une richesse naturelle que l’on est loin de trouver partout) mais aussi sur celui de sa philosophie (il a été monté, en partie, pour contrer l’extension de l’État providence). Il n’a cependant strictement rien n’anecdotique (ne serait-ce qu’en termes de montants) et mérite attention et examen poussé.
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« Pauvreté et justice sociale : l’optique libertarienne et conservatrice de Charles Murray », Regards croisés sur l’économie, n° 4, 2008, pp. 138-148.
Dans les bibliographies sur la pauvreté, Charles Murray est alternativement – ou bien concomitamment – présenté comme un (ultra)libéral et un (ultra)conservateur. Il est surtout décrié comme un extrémiste aux thèses radicales. Si sa radicalité est incontestable, ses thèses méritent d’être mieux connues, non pour les réhabiliter, mais pour en comprendre la richesse et l’originalité. Les idées de Murray sont un équilibre de conservatisme (sur la famille en particulier), de libertarisme (sur les politiques sociales en (général) et de déterminisme (sur les trajectoires individuelles grandement dépendantes de l’intelligence). Pour sortir de cet Etat-providence qu’il combat depuis trente ans, il propose un « plan » qu’il estime possible, avec la création d’un revenu minimum universel qui viendrait remplacer toutes les politiques sociales.