« Simplifier le système de solidarité », Le Monde, 11 juin 2011

Conçu pour accompagner une période de croissance puis chargé d’atténuer les effets de la crise, le RSA fait à nouveau couler de l’encre. Attaqué à sa naissance comme institutionnalisation du « précariat » (critique de gauche), il est dénoncé maintenant comme incarnation de l’« assistanat » (critique de droite). Ceux qui le vilipendaient naguère, le défendent aujourd’hui. Et vice-versa. Le RSA, il faut le répéter, est double. Il contient, d’abord, l’ancien RMI. Ce RSA « socle » est, par nature, une prestation d’aide sociale (c’est-à-dire d’assistance). Il comporte, ensuite, un soutien aux revenus professionnels modestes. Ce RSA « activité » entretient, par construction, des liens avec la précarité puisqu’il vient compléter des ressources tirées souvent de situations et de statuts instables. Avec assistance et précarité dans son périmètre de définition et d’intervention, le RSA alimente des polémiques récurrentes (sur les contreparties, les trappes d’inactivité, les fraudes).

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