Cours Sciences Po – Ateliers de sociologie urbaine

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Présentation de l’enseignement
Ce cours – sous format « ateliers – est une introduction à la sociologie urbaine. Comme de nombreuses disciplines et sous-disciplines des sciences sociales (la démographie par exemple) la sociologie urbaine est à la fois le nom d’une discipline et la désignation de ce sur quoi porte cette discipline. L’option de ces ateliers est d’opérer un retour théorique sur quelques grandes figures de la sociologie (appliquées à la ville et à l’urbain), ouvrant sur l’actualité. Concrètement, il s’agit de prendre un auteur, d’en décrire les traits essentiels pour ce qui relève de l’urbain et d’en appliquer les travaux (parfois anciens) aux sujets contemporains.

Si une première intention est assez théorique (pour introduction ou révision), une deuxième intention est bien plus pratique. Il s’agit de confronter les grandes questions et grandes constructions de la sociologie urbaine (c’est-à-dire des sociologues urbains) à la pratique concrète contemporaine des urbanistes et aménageurs.

Format pédagogique
Sur la forme,  ce cours fonctionnera bien sur le modèle de l’atelier, supposant que tous les participants travaillent, au préalable, et soient pleinement impliqués, pendant chaque séance.
– Une première séance introductive permettra de tester les connaissances et d’aborder frontalement la matière de la sociologie urbaine.
– Une deuxième séance, méthodologique, reviendra sur les attendus des notes de type « Grand Oral ».
– Six séances seront ensuite organisées sous le format atelier, à partir d’un auteur : un groupe de cinq/six étudiants se verra confier la préparation du thème et des interventions (trois par thème). Les premiers thèmes seront des auteurs classiques dont il s’agira de faire 1/ un rapide précis de leur travail en général et de leur importance en particulier sur les questions urbaines ; 2/ une mise en perspective en s’intéressant à l’actualité de leurs approches et, surtout, thèmes. Chaque atelier, avec ses trois moments, sera organisé sous la responsabilité du groupe d’étudiants.
– Une séance sera consacrée à la prospective (territoriale, ou urbaine), avec un intervenant extérieur qui introduira globalement le sujet, et deux exposés plus techniques.
– Trois conférences d’intervenants extérieurs viendront compléter l’exercice.

Concrètement, pour les sept séances organisées par les groupes d’étudiants, il faut préparer trois exposés successifs, chacun de 15 minutes. Ces exposées peuvent être individuels ou collectifs. L’ambition est d’être pédagogique sur l’auteur et le thème, et d’ouvrir sur les problématiques et données contemporaines. Il faut savoir susciter l’intérêt et organiser, avec l’enseignant, la discussion collective.

 

Plan du cours 

 

Séance 1 – 9 septembre 2014

QUIZZ INTRODUCTIF

Pour préparer cette séance (et accompagner tout ce cours) :

– Hervé Marchal, Jean-Marc Stébé, La sociologie urbaine, PUF, « que sais-je ? », 2014.

– Hervé Marchal, Jean-Marc Stébé, Les grandes questions sur la ville et sur l’urbain, PUF, 2014.

Voir aussi l’article de C. Topalov, « Trente ans de sociologie urbaine. Un point de vue français » (2013)


Séance 2 – 23 septembre 2014

EXERCICE DE TYPE GRAND O’

Il s’agira de revoir les fondamentaux pour produire une note de 10 000 signes.

Cette note est un attendu fondamental de l’exercice Sciences Po de Grand Oral.

On traitera en séance un sujet (urbain) de type Grand O’.

Informations plus précises sur la rédaction d’une note de type grand orale ICI


Séance 3 – 30 septembre 2014

ÉMILE DURKHEIM – Solidarité et organisation collective

– Que retenir de Durkheim pour la sociologie urbaine ?
L’exercice n’est pas de faire preuve d’érudition et d’exégèse, mais de prendre les principaux concepts de Durkheim et d’en restituer l’intérêt pour l’approche des questions territoriales contemporaines.

– Le suicide : plus en ville ou à la campagne ?
De la même manière, il ne s’agit pas ici de faire étalage de savoirs. Mais de se poser la question, d’une part, de l’intérêt de l’approche de Durkheim, et, d’autre part, de s’interroger sur des questions a priori simples dans leur énoncé, mais très compliquées dans leur contenu : qu’est-ce que la ville ? qu’est-ce que la campagne ? quelles ont été les évolutions ? quelles sont les formes de suicides ? que traduisent-elles (à l’époque de Durkheim, dans des sociétés plus urbaines….) ? Voir aussi un autre classique : Maurice Halbwachs et son ouvrage “Les causes du suicide” (1930), mais voir aussi les données et et analyses les plus récentes.

– La solidarité est-elle une affaire urbaine ?
Toujours dans ce même registre de mélange théorique et pratique, il faut s’interroger sur ce qu’est la solidarité, sur que sont ses formes mécaniques et organiques. Et il faut se demander ce que l’urbanisation fait à la solidarité, tout comme ce que la solidarité peut faire à l’urbanisation. La ville comme terreau de l’individualisme ou des solidarités collectives.

À lire : E. Durkheim, De la division du travail social – Oeuvre complète en ligne ICI

Groupe d’étudiants :

Violaine BALANÇA, ScPo, Sciences Po Paris, Franco-équatorienne, 25 ans

Romain BAYONA-RUIZ, Ingénieur, Compiègne, Française, 24 ans

Anne-Laure BICREL, Aménageur, Marne La Vallée, Française, 25 ans

Grégoire BILLARD, Droit, Paris XI – Sceaux, Française, 25 ans

Anastassia BIZINA, Ecole Commerce, ESSEC, Française, 24 ans

Rémi BONNEFOI, Ingénieur, ENSICA / IAE Toulouse, Française, 33 ans


Séance 4 – 14 octobre 2014

MAX WEBER – Définir, délimiter, caractériser la ville

– Que retenir de Weber pour la sociologie urbaine ?
Quelles sont les grandes catégories et typologies weberiennes (rationalité, domination, etc.) et comment les appliquer à la ville ainsi qu’à l’administration des villes.

– Quelles définitions et quels types de villes ?
Partir de Weber, pour aller aux statistiques actuelles, aux projections. Se poser ici la question de l’urbain généralisé.

– Quel lien social dans la ville  ?
Partir ici des analyses de Weber sur la nature des relations sociales dans la ville moderne, pour aboutir à des considérations et des exemples plus pratiques et plus actuels. Se méfier du singulier de la question et s’intéresser aux problèmes de ségrégation et de fragmentation.

À lire : Max Weber, La ville – Quelques oeuvres en français (mais pas La VilleICI

Groupe d’étudiants :

Clémence BOQUET, Sociologue, Université libre de Bruxelles, Belge, 24 ans

Eloïse CARDON, Aménageur, Lyon 2, Française, 27 ans

Amélie CHABANON, Architecte, Rouen, Française, 26 ans

Ana Claudia CORREA DIAZ, Architecte, Paris Belleville, Colombienne, 36 ans

Léa CROUZET, Architecte, Paris Belleville, Française, 26 ans

Adrien DE JAEGERE, ScPo, Sciences Po Paris, Française, 21 ans

 


Séance 5 – 28 octobre 2014

GEORG SIMMEL – Les modes de vie urbain

– Que retenir de Simmel pour la sociologie urbaine ?
Là encore, il faudra faire oeuvre synthétique et didactique (comme pour les auteurs précédents).

– Est-il vraiment possible de vivre en ville ?
Partir de ce que Simmel analyse de la vie citadine, pour se poser d’autres questions plus économiques ou plus sanitaires (par exemple) sur ce sujet majeur.

– Qu’est-ce qu’être civil ?
Comment se comporter en ville ? Comment comprendre les préoccupations grandissantes pour les incivilités. Voir aussi l’autre grand sociologue Norbert Elias.

À lire : G. Simmel, Les grandes villes et la vie de l’esprit – Texte aussi fondamental que court

Groupe d’étudiants :

Delphine DAUTREME, Architecte, Versailles, Française, 24 ans

Marine DE FAUP, Architecte, Paris Val de Seine, Française, 23 ans

Lila DEFFAYET, Ecole Commerce, ESSEC, Française, 23 ans

Claire FREZOULS, Ingénieur, INSA Toulouse, Française, 23 ans

Flore GAIGNARD, Architecte, Paris La Villette, Française, 25 ans

Vivien GARIE, Ingénieur, ESTP Cachan, Française, 23 ans


Séance 6 – 4 novembre 2014

KARL MARX – Stratification et ségrégation

– Que retenir de Marx pour la sociologie urbaine ?
Là encore, il faudra faire oeuvre synthétique et didactique (comme pour les auteurs précédents).

– Le prolétariat est-il seulement urbain ?
Voici une question à traiter à partir de la théorie marxiste, mais aussi en se posant des questions plus actuelles, du type “y a-t-il encore un prolétariat ?”.

– La lutte des places remplace-t-elle la lutte des classes ?
Question, au fond, devenue classique. À traiter de façon très urbanistique en s’intéressant à la ségrégation, à la carte scolaire, etc.

À lire : K. Marx, F. Engels, Le manifeste du Parti communiste – On peut feuilleter l’œuvre complète sur Internet ICI

Groupe d’étudiants :

Georgia GUINAULT, IEP , Strasbourg, Française, 34 ans

Sarah HERBERT, Architecte, ENSAM Montpellier, Française, 26 ans

Sophie KELLER, Architecte, Paris La Villette, Française, 32 ans

Coraline KNOFF, Autre, Rouen, Française, 43 ans

Maxime LAFAGE, IEP , Toulouse, Française, 24 ans

Mathieu LAFARGE, Ingénieur, Paris ESTP, Française, 29 ans


Séance 7 – 18 novembre 2014

ALEXIS DE TOCQUEVILLE – Préoccupations et pratiques démocratiques

– Que retenir de Tocqueville pour la sociologie urbaine ?
Toujours, il faudra faire oeuvre synthétique et didactique (comme pour les auteurs précédents).

– Une politique municipale doit-elle soutenir l’égalité ou la liberté ?
Question typiquement d’extraction tocquevillienne, à aborder sur un plan théorique autour des préférences politiques pour l’égalité ou la liberté, mais aussi à partir de travaux plus contemporains sur l’attractivité urbaine, les inégalités urbaines, le contrôle social et policier dans les villes.

– Peut-on augmenter la participation ?
Les politiques appellent à davantage de participation. Pourquoi, comment ? Que disait Tocqueville de la vitalité démocratique ? Quelles sont les analyses et innovations contemporaines en la matière ? Qu’en penser ?

À lire : A. de Tocqueville, De la démocratie en Amérique (Tome II, partie II) – Oeuvre complète en ligne ICI

Groupe d’étudiants :

Anaïs LE GALLOU, Architecte, Versailles, Française, 23 ans

Charles LEMONNIER, Ingénieur, Centrale Nantes, Ingénieur, 26 ans

Florent LEVEQUE, Architecte, Versailles, Française, 26 ans

Lola MAGAZ, Architecte, Universidad Politécnica de Madrid, Française, 25 ans

Julien MAUBOUSSIN, IEP , Grenoble, Française, 26 ans

Virginie MAUZ, ScPo, Sciences Po Paris, Française, 22 ans


Séance 8 – 25 novembre 2014

L’ÉCOLE DE CHICAGO – La mixité dans la ville

– Que retenir de « l’école de Chicago » pour la sociologie urbaine ?
Toujours, il faudra faire oeuvre synthétique et didactique (comme pour les auteurs précédents). Surtout, il faudra délimiter, rapidement ce qu’est cette “école”, et décrire les principaux travaux de ses principaux représentants.

– Quelle(s) mixité(s) en ville ?
Partir des travaux de l’école de Chicago pour arriver aux travaux plus contemporains sur ce qui attendu, souhaité, possible, irréaliste, etc.

– La ségrégation est-elle résistible ?
Comment les penseurs de la dite école de Chicago analysaient-ils la ségrégation ? Voir aussi Weber et Simmel (qui auront été étudiés auparavant). Que dire sur l’actualité de la ségrégation, en France, à Chicago (aux Etats-Unis, plus largement) ? Quelle évaluation faire des discours et dispositions luttant contre la ségrégation ?

À lire : Y. Grafmeyer, I. Joseph, L’Ecole de Chicago. Naissance de l’écologie urbaine

Groupe d’étudiants :

Julie MEZRAG, Aménageur, Paris 1, Française, 23 ans

Nicolas MORERE, IEP , Rennes, Française, 34 ans

Ai NISHIMURA, Autre , Université de Tokyo , Japonaise, 37 ans

Camille NUNES, Aménageur + ESC toulouse, Reims, Française, 23 ans

Justine PESTRE, Aménageur, IUP , Française, 24 ans

Mathilde POUJADE, IEP , Bordeaux, Française, 26 ans


 

Séance 9 – à fixer

LA PROSPECTIVE TERRITORIALE

Une conférence introductive sur “Qu’est-ce que la prospective ?” par François de Jouvenel (Directeur général de Futuribles).

Deux exposés d’étudiants sur deux éléments essentiels de la prospective en matière territoriale.

– La prospective réglementaire. Quelle place pour la prospective dans les PLU et SCOT ?

– La prospective exploratoire. Que penser des travaux de la DATAR sur la prospective des territoires ?

Groupe d’étudiants :

Alice PREVOT, Ingénieur, ENSTA PARITECH Paris, Française, 30 ans

Valentine RIBEREAU-GAYON, IEP , Bordeaux, Française, 25 ans

Cyprien SOREL, Aménageur- Géographe, Paris 1, Française, 23 ans

Martin WOLF, ScPo, Sciences Po Paris, Française, 24 ans

 

Séance 10 – à fixer

CONFÉRENCE : THIERRY PAQUOT

Sociologie urbaine et philosophie de l’urbain

 

Séance 11 – à fixer

CONFÉRENCE : LAURENT DAVEZIES

Sociologie et économie des disparités urbaines

 

Séance 12 – à fixer

CONFÉRENCE : FRANÇOIS CUSIN

Classes moyennes, périurbanisation et logement

 

 

Bibliographie générale :

– R. Aron, Les étapes de la pensée sociologique, Paris, Gallimard. Un classique lisant les classiques, indispensable
– R. Nisbet, La Tradition sociologique, Paris, PUF. Un autre classique lisant les classiques. Pour compléter
– H. Marchal, J.-M. Stébé, La sociologie urbaine, PUF. Le livre à lire en introduction
– Y. Fijalkow, Sociologie des villes, La Découverte. L’autre livre à lire en introduction
– P.-Y. Cusset, Le lien social, Armand Colin. À découvrir, en recension courte, ICI


Ressources :

– Une centaine de portraits introductifs, sur certains des plus importants représentants de la sociologie (entre autres choses) : ICI

– Pour une introduction – une mise en bouche très utile – aux grandes théories éthiques et morales, on lira Christian Arnsperger, Philippe Van Parijs, Éthique économique et sociale (une synthèse ICI).

 

 

 

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