Gary Becker et les choix rationnels – “Gary Becker – L’individu calculateur”, Sciences Humaines, Grand Dossier n° 30, 2013.

Gary Becker, au carrefour de la sociologie et de la science économique, s’est intéressé à des sujets aussi divers que les discriminations, le capital humain, l’allocation du temps, la criminalité, la justice, la famille. Son point d’entrée : la rationalité des individus. Il s’agit d’éclairer les comportements humains à la lumière des incitations qui peuvent freiner ou favoriser une décision. De cette perspective d’analyse des problèmes sociaux avec les outils de la science économique, il ressort que l’on s’engage dans un acte délictueux, dans une carrière criminelle, dans une union (ou dans une séparation) en pesant, plus ou moins finement, les avantages et coûts de telles décisions.

Cette théorie du choix rationnel, qui influencera notamment un Raymond Boudon ou un Dominique Strauss Khan (dans ses travaux d’économie de la famille) mais qui sera souvent critiquée, notamment par un Albert Hirschman, s’appuie sur la mise en évidence des préférences individuelles. Celles-ci portent sur des investissements de long terme (par exemple dans le système éducatif), des habitudes (fumer, boire, conduire ou non avec sa ceinture de sécurité) ou des agissements quotidiens (préférer lire un livre ou regarder la télévision). Là où sociologues, psychologues et anthropologues voient, généralement, de la morale, des normes et pressions sociales, des forces culturelles, l’approche beckerienne revient à tout ramener à des préférences individuelles. Selon Becker, les sciences sociales ne sont vraiment des sciences que lorsqu’elles repoussent les explications évoquant de l’irrationalité, de la culture, des forces collectives. Et il existe une science reine, l’économie, ou, plus précisément, une démarche d’économiste consistant à révéler, mesurer et analyser les choix et les fondements des choix individuels.

L’individu, vu par Becker, n’est pas totalement ni tout le temps rationnel. Il est, néanmoins, toujours en quête de bonheur et prêt à arbitrer entre des choix différents pour obtenir des satisfactions. Becker applique son approche à la criminalité. Celle-ci n’est pas le fait de personnalités déviantes différentes, mais d’acteurs rationnels qui arbitrent entre leurs obligations, opportunités et aspirations, en fonction des risques. Le criminel met ainsi en balance l’espérance de gain d’un acte illégal et le risque de sanction. L’idée de ne pas voir dans l’acte délictuel un unique effet de la socialisation et du contexte, mais d’abord d’un calcul, est venue à Becker à partir d’une expérience personnelle. En retard pour une soutenance de mémoire, il eut à choisir entre, d’un côté, perdre du temps pour trouver et payer une place de parking, et, de l’autre côté, se garer là où c’est interdit et risquer une amende. Becker fit rationnellement le choix « criminel » (sans, d’ailleurs, toucher de contravention). Sa posture consiste, par la suite, à considérer que délinquants et criminels raisonnent tous de la sorte. Constatant que la criminalité a augmenté à mesure que les peines déclinaient, Becker plaide pour l’alourdissement des sanctions, mais, surtout, pour la certitude de la punition. Le fond de l’affaire est toujours un calcul de probabilités.

Plus globalement, la théorie de Becker repose sur le « capital humain » dont tout individu est détenteur. Ce capital se compose, par exemple, des expériences professionnelles, de l’état de santé. Il consiste en capacités innées et en capacités acquises au prix d’investissements (dépenses matérielles pour se former, temps consacré au maintien ou à l’amélioration des ses capacités). Cette notion, devenue phare permet de saisir de façon nouvelle la vie en entreprise ou en famille. Le mariage se comprend d’ailleurs comme un contrat permettant d’optimiser le capital humain des membres du foyer. La femme s’engage à faire des enfants puis s’en occuper en échange de protection et d’assurance. Becker n’a pas une vision traditionnaliste de la famille (même s’il insiste sur le fait qu’il s’agit de l’institution la plus fondamentale). Il considère que les femmes sont victimes de discriminations, avec lesquelles elles composent.

Le foyer est une unité de production de services domestiques (ménage, cuisine, relations sexuelles..), et tout ce qui le concerne (vie quotidienne, mais aussi décisions radicales comme le divorce) peut être décrit par les mécanismes économiques d’optimisation individuelle. L’éducation, au sein de la famille comme, plus largement, à l’échelle d’un pays, devient un investissement dans le capital humain, tout comme l’achat d’une machine est un investissement dans le capital physique d’une entreprise. Cette nouvelle façon de voir la formation a révolutionné tout un pan de l’analyse économique.

Becker a été pionnier avec cette application systématique de la démarche économique aux sujets sociaux, et a mis du temps avant de convaincre du bien-fondé de sa démarche. Consacré par l’obtention du « Prix Nobel » d’économie en 1992, pour « avoir étendu le domaine de l’analyse microéconomique à un grand nombre de comportements et d’interactions humains, y compris le comportement non marchand », c’est certainement lui qui a permis à l’économie – qu’on le déplore ou qu’on le célèbre – d’investir d’autres thèmes que ce qui relevait seulement des questions de marché et de croissance. La science économique est d’ailleurs depuis critiquée pour son impérialisme. Tandis que ses outils et son vocabulaire sont employés dans tous les autres domaines des sciences sociales. Si beaucoup critiquent cette vision de l’homme mû par son seul intérêt, Becker soutient que les individus ne sont pas uniquement motivés par l’égoïsme. Les comportements sont commandés par un riche ensemble de valeurs et de préférences. Que le modèle des choix rationnels, à la Becker, permet d’approcher. Mais ce modèle est loin d’être unique et parfait.

Biographie. Gary Becker, né en 1930, toujours actif, libéral militant, enseigne à l’Université de Chicago, dans les deux départements d’économie et de sociologie. Il a commencé ses travaux par une thèse sur l’économie des discriminations raciales, étendant progressivement son mode de raisonnement à l’exploration et à l’explication de l’ensemble des aspects de la vie sociale, parfois les plus intimes.

  • Human Capital, Chicago University Press (1964)
  • A Treatise on the Family, Harvard University Press (1981).
  • Accounting for Tastes, Harvard University Press (1996).

Voir aussi l’important blog qu’il tient avec le juriste Richard Posner, spécialiste de l’analyse économique du droit www.becker-posner-blog.com

« Allocations familiales : cibler ou taxer ? », Actualités sociales hebdomadaires, n° 2798, 22 février 2013.

Le serpent de mer de la révision, pour cause d’économie, des allocations familiales refait surface. Cette fois-ci, il s’agirait de les taxer (c’est-à-dire de les compter dans le revenu imposable des ménages) ou de les plafonner (c’est-à-dire de les mettre sous condition de ressources). À ce jour, rien n’est encore décidé. Expertises, tribunes (dont celle-ci) et controverses s’accumulent. Tentons un peu de clarté pour un sujet qui représente environ 13 milliards d’euros.

Les allocations familiales – cette prestation servie à toutes les familles à partir de deux enfants – sont universelles (pas de condition de revenu), forfaitaires (un même montant pour tous) et progressives en fonction du nombre d’enfants (rien pour un enfant, 130 € pour deux, 290 € pour trois). Déjà, en 1998, elles avaient été placées dix mois sous conditions de ressource. La mesure avait alors suscité de nombreuses controverses avant que le gouvernement ne revienne sur sa décision, tout en réduisant les avantages du mécanisme fiscal de quotient familial. Depuis des années qu’il fait débat le thème est assez bien balisé.

Le rentrage sur les plus modestes pose le problème de la définition des seuils à partir desquels les ménages peuvent être dits dans la modestie. Les plafonds des conditions de ressources, pour d’autres prestations que les allocations familiales, sont aujourd’hui variés. La très grande majorité des familles peuvent bénéficier de la prime de naissance contenue dans la Prestation d’accueil du jeune enfant. En revanche les plafonds de ressource de minima sociaux comme le RSA socle ou de dispositifs comme la CMU en limitent l’attribution à une partie restreinte, mais très défavorisée, de la population. D’un côté le ciblage peut concerner 90 % de la population, de l’autre 10 %. Dit, de manière inversée, d’un côté 10 % des personnes sont exclues du dispositif ; de l’autre plus de 90 %…

Une telle option présente trois possibles effets pervers. Effet de seuil : des personnes en situation similaire ne peuvent bénéficier de la même prestation car les ressources dont elles disposent, pour certaines tout juste au-dessus du seuil, pour les autres tout juste en dessous, les séparent. Le ciblage est, ici, couperet. Effet de marquage : le ciblage, car il désigne des cibles, passe par une caractérisation négative de ses cibles. Ainsi marquées, des populations sont renvoyées à leurs particularités. Effet de délitement : limitant l’accès de certaines prestations à des catégories particulières, le ciblage peut produire une fracture entre les bénéficiaires des prestations et ceux qui les financent. Ce dernier effet pervers est le plus préoccupant. La systématisation du ciblage pourrait aboutir à l’effondrement d’une protection sociale seulement restreinte à une population marginale.

À défaut (ou en complément) de leur plafonnement, on peut rendre les allocations familiales imposables. C’est ce que le Premier président de la Cour des Comptes a évoqué. Une telle proposition a l’avantage de ne pas remettre en question l’universalité de la prestation, tout en rapportant 800 millions d’Euros à l’Etat. Cependant, politiquement, elle est dérangeante car elle peut affecter une part très importante de la population.

Si vraiment on veut jouer avec le critère des ressources, on peut, plutôt qu’une mise sous condition de ressource, établir une modulation des allocations familiales. Toutes les familles toucheraient donc quelque chose, les plus défavorisés un peu plus. Les Anglais – qui viennent, eux, de mettre leurs allocations familiales sous un sévère plafond de ressource – baptisaient cette orientation « l’universalisme ciblé ». Mais deux problèmes surviennent. Celui, classique, des seuils de modulation. Et celui, plus embarrassant, de la prise en compte des ressources dans les cas de résidence alternée des enfants. En effet, depuis quelques années, il est possible de partager les allocations familiales entre les deux foyers d’alternance. En cas de modulation des prestations en fonction des ressources, quelles ressources prendre en compte ? Rien n’est simple…

Pour finir, toujours dans la complexité typique de la politique familiale, il faut souligner que bien d’autres sources d’économies sont possibles. Sur un plan financièrement anecdotique, on pourrait tout bonnement supprimer les trucs comme les Points Informations Familles (PIF – gadgets ?) qui ne servent pas à grand chose. Sur un financièrement astronomique, on pourrait drastiquement réviser les avantages familiaux de retraite (bonification et majoration) qui représentent des sommes importantes (autour de 10 milliards d’euros) et qui ne concernent pas les enfants. En un mot, plutôt que de se faire peur avec taxation et plafonnement, on peut attendre une mise à plat et une direction claires de cette horlogerie sophistiquée des dépenses familiales. Et on pourrait même envisager, par redéploiements, une réforme plus substantielle : forfaitiser le montant des allocations, pour tous les enfants. Ce qui permettrait, entre autres, de créer une allocation familiale au premier enfant.

“Les inégalités : un mal… ou un bien ?”, Les Échos, 11 janvier 2013.

Les inégalités hantent les démocraties contemporaines, dont certaines vouent un culte à l’égalité. Le problème, sempiternel, ne date pas d’hier. Il serait particulièrement criant, dans ses conséquences politiques, aux Etats-Unis. La question des inégalités (in)justifiées n’est pas pour autant tranchée. Trois ouvrages en anglais, pour un tour d’horizon.

Héritage de l’inégalité

Du souffle dans l’étude des inégalités ! Sans tableaux de données ni équations indigestes. Dans un gros pavé, discuté, deux spécialistes d’archéologie et d’anthropologie, reviennent sur le thème lancinant de leur origine. Actualisant le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes de Rousseau (1755), Flannery et Marcus promènent le lecteur sur Terre à partir de -15 000 avant notre ère. Traitant de la transmission héréditaire du pouvoir, ils décrivent comment des communautés sédentaires ont pu se transformer en cités stratifiées puis en royaumes, voire en empires. La division des tâches, dans des sociétés se complexifiant, nécessite différenciation et hiérarchisation. Surgissent des chefs. Et émerge la question des droits de leur descendance. L’inégalité héréditaire ne s’impose pas forcément. Elle n’est pas naturelle, martèlent les auteurs qui convoquent encore Rousseau. Apparaissant vers – 5 000 en Mésopotamie, elle est depuis discutée, souvent violemment. Flannery et Marcus repèrent toujours une tension entre nécessité de la hiérarchie et aspirations égalitaires. Rien de bien neuf sous le soleil contemporain, mais un formidable voyage dans l’histoire de l’humanité, de la servitude, de l’esclavage et du pouvoir. On sait que Voltaire avait répondu au « nouveau livre contre le genre humain » de Rousseau qu’il lui prenait, à le lire, « envie de marcher à quatre pattes ». L’impact sera peut-être le même sur certains lecteurs de cette somme. Discutable mais incontournable, elle propose une préhistoire de la stratification sociale. On en retiendra que les sociétés plus inégales sont souvent plus puissantes (sur les plans de la protection ou de la prédation). On en extraira aussi que la plus ancestrale inégalité sociale est bien entre hommes et femmes. Si ce n’est pas le sujet de ces pages érudites, elles le montrent de façon éclatante.

Malaise dans la représentation

Membre de la Cour Suprême des Etats-Unis, le progressiste Louis Brandeis estimait, il y a presqu’un siècle, que « Nous pouvons avoir la démocratie dans ce pays, ou nous pouvons avoir une forte concentration de la richesse, mais nous ne pouvons pas avoir les deux ». C’est pour vérifier ce commentaire que Martin Gilens, Professeur à Princeton, s’est lancé dans l’étude croisée d’une quarantaine d’années de données d’opinion et de décisions politiques. La situation américaine actuelle se caractérise par des niveaux d’inégalité inégalés depuis les années 1920. Gilens montre que si l’égalité civile est assurée, les préoccupations des plus aisés influencent disproportionnellement les décisions de Washington. Les préférences des mieux lotis sont mieux servies. Plus ouverts sur les droits des homosexuels ou l’avortement, moins allants sur la fiscalité, les opulents/influents occupent l’agenda politique. Pour le résumer en une formule triviale (qui plaira à gauche de l’échiquier), il n’y aurait pas de démocratie d’opinion, mais une démocratie du pognon. L’ouvrage n’est pourtant pas un énième pamphlet contre les traders et les ploutocrates. Il ne porte pas sur les millionnaires, ni sur le seul 1 % (rendu célèbre par les indignés de tout poil), mais sur les 10 % les plus favorisés (qui concentraient un tiers des revenus en 1950, la moitié aujourd’hui). L’analyse de Gilens ne met pas au jour une opinion et un peuple manipulés, mais des élites et lobbies efficaces. Si l’action publique se développe généralement au détriment des préférences des pauvres et de la classe moyenne, il n’en va pas ainsi pour la protection sociale. En l’espèce, la vaste majorité dispose d’alliés de poids (les retraités, les syndicats, l’industrie sanitaire). Pour se sortir d’une telle institutionnalisation de l’inégalité il faudrait d’abord, selon Gilens, plus de compétition politique, au delà donc du système bipartisan, et moins d’argent dans les campagnes électorales. L’analyse illustre, dans les circonstances américaines, un incontestable désenchantement démocratique.

Corrélations disputées

En 2009, avec leur ouvrage The Spirit Level, les deux épidémiologistes anglais Richard Wilkinson et Kate Pickett avaient rencontré le succès des deux côtés de l’Atlantique (voir Les Échos, 3 septembre 2009). Dans l’éternel débat académique, moral et politique sur les inégalités, ils soutenaient, une multitude de corrélations et de graphiques à l’appui, que les inégalités étaient dangereuses pour les individus et pour les sociétés. Dans une attaque virulente contre les favorisés, les deux auteurs écrivaient que les pays riches, par leurs niveaux élevés d’inégalités, seraient « dysfonctionnels », « malades », connaissant « un succès matériel mais un échec social ». Leur compatriote Christopher Snowdon instruit un dossier à charge contre ce travail. En s’appuyant sur d’autres données et en distillant d’autres résultats de la littérature spécialisée, il soutient, totalement à l’inverse, que l’inégalité c’est la prospérité et la santé ! D’une discussion serrée, il ressort des graphiques et corrélations, en miroirs de ceux de Wilkinson et Picket, aboutissant à des conclusions opposées. À quel Saint donc se vouer ? À défaut d’une théologie universellement acceptée, chacun trouvera aisément de l’information et de l’analyse sur les sites de l’OCDE (www.oecd.org/els/social/inegalite) et de l’Observatoire des inégalités (www.inegalites.fr). Et les interprètera en fonction de ce qu’il croît, mais aussi de ce qu’il voit.

Kent Flannery, Joyce Marcus, The Creation of Inequality. How Our Prehistoric Ancestors Set the Stage for Monarchy, Slavery and Empire, Harvard University Press, 2012, 658 pages.
Martin Gilens, Affluence & Influence. Economic Inequality and Political Power in America, Princeton University Press, 2012, 348 pages.
Christopher Snowdon, The Spirit Level Delusion. Fact-Checking the Left’s New Theory of Everything, Little Dice, 2011, 171 pages.

 

 

“En finir avec le « sociétal »”, Actualités sociales hebdomadaires, n° 2789, 28 décembre 2012.

Le « sociétal » a le vent en poupe. Distinct donc du « social », l’expression permettrait de qualifier certaines questions. Celles-ci, dites sociétales, apparaitraient plus modernes (plus tendance disent les designers) que de traditionnelles questions sociales. Le chômage ce serait social ; le droit de vote des étrangers sociétal. Sur quoi peut donc reposer une telle distinction ? Dans le camp du social, les thèmes de la redistribution, de la pauvreté, des transferts sociofiscaux, du paritarisme, de la Sécurité et de l’aide sociales, etc. Dans celui du sociétal, l’égalité entre les hommes et les femmes (et dès le plus jeune âge s’il vous plaît), l’homosexualité (avec l’homoparentalité et, de l’autre côté, l’homophobie), la diversité et la mixité, etc. En gros, d’un côté, le social à la papa, avec ses prestations, ses professionnels, ses volumes de dépenses considérables, ses pesanteurs. Et de l’autre côté, le sociétal, supposé dépasser le social, avec son prétendu avant-gardisme, ses puissantes controverses et sa complexité nourrie de droit civil et de droit social. Les frontières permettraient, aujourd’hui, de différencier au sein de la gauche (mais aussi au sein de la droite) des tendances plus sociales et d’autres plus sociétales. Elles n’ont, en réalité, rien de bien affirmé[1].

La mise en avant des sujets sociétaux serait gage de modernisme (contre le ringardisme). Elle serait aussi, selon d’autres fins observateurs, pure stratégie cynique pour faire discuter à l’infini de sujets compliqués mais aux conséquences limitées dans les comptes sociaux. Placer sur l’agenda politique des thèmes dits sociétaux (le mariage pour tous en est l’incarnation) autorise incontestablement d’occuper l’espace et le temps de la confrontation politique. Une interrogation érudite est de savoir si le sociétal est soluble dans le social ou si, à l’inverse, le social peut digérer le sociétal. Concrètement, il s’agit de savoir s’il est en quoi que ce soit utile de qualifier un problème de sociétal. La réponse est assurément positive pour faire savant dans une discussion. Souligner le caractère sociétal d’une question c’est dire combien – aussi dérangeante soit-elle – elle importe et combien elle dépasse des équilibres passés. La réponse est toutefois certainement négative si on se préoccupe un instant de rigueur sémantique.

Sociétal n’est en rien un néologisme récent. Mais son usage s’est, ces dernières années, considérablement intensifié. En 1991, une seule dépêche AFP utilise le terme. En 2011, c’est le cas de plus de 200 d’entre elles. Une dizaine d’occurrences il y a vingt ans dans Le Monde, près de 160 en 2011.

Afin de revenir sur cette expression au succès suspect, passons par un auteur généralement honni dans le secteur social. Inspirateur de Ronald Reagan et de Lady Thatcher, l’économiste Friedrich Hayek est connu pour avoir pourfendu l’Etat-providence. Selon lui la justice sociale est un « mirage » qui constitue un obstacle majeur au marché et, partant, à la survie en société. Cet « anti-Keynes » a en tout cas développé une des plus importantes pensées du XXème siècle. Ses adversaires, avec ses zélateurs, en conviennent.

Dans le cadre de cette pensée radicale, le sociétal n’est que l’excroissance de l’inflation du social. À force de tout socialiser (les assurances, la protection, mais aussi le vocabulaire), on ne comprend plus grand-chose. Pourfendeur incisif du socialisme et du marxisme, comme base de l’engrenage totalitaire, Hayek exécrait le mot social qu’il évitait en tant qu’adjectif. Il le qualifiait même de « mot fouine ». De même qu’une fouine aurait la capacité de vider un œuf en le gobant sans en abîmer la coquille, il existerait des mots asséchant de sens tous les termes auxquels ils sont associés. Accoler social à tout terme c’est vider ce dernier de toute signification. Et le grand penseur libéral de faire, en anglais, des observations sur « sociétal ». Dans quelques paragraphes bien sentis du deuxième volume de son magistral Droit, législation et liberté (1976) il considère que l’invention du « sociétal » s’explique par la nécessité de rendre à social, désormais dépouillé de toute véritable signification, son sens descriptif initial (qui se rapporte à la société). Tout simplement, sociétal voudrait dire social dans un contexte non pollué par l’idée de protection collective obligatoire. Est-ce vraiment ce qu’ont à l’esprit les partisans contemporains du sociétal ? Certainement pas…

On peut aisément repérer le caractère outrancier de Hayek qui se fait volontiers polémiste. Il nous rappelle juste, à partir d’une perspective très éloignée des habitudes des experts de la protection sociale française, que se méfier de ce qui est qualifié de social n’est pas une attitude forcément mauvaise… Il en va de même maintenant pour sociétal. En un mot, sachons nous garder d’un épithète pompeux qui amène, très souvent, plus de confusion que de clarté. Dans la plupart des cas, dire d’un sujet qu’il est sociétal, c’est vouloir faire profond. Mais cela sonne creux.


[1]. Pour illustrer cette indétermination des frontières, que pourraient donc bien contenir, chaque semaine, des Actualités Sociétales Hebdomadaires ?

« Quelques leçons et observations pour la France », postface du rapport du Centre d’Analyse Stratégique, réalisé par Cyril Cosme, Politique de la ville. L’expérience américaine, Études, n° 2, Paris, La Documentation française, 2012, pp. 185-191.

Quels enseignements tirer, en France, de cette plongée dans le « mécano » administratif concret de la « politique de la ville » américaine ?

Il faut, d’emblée, souligner que l’expression même de « politique de la ville » est typiquement française. Rappelons que celle-ci, malgré son nom, ne concerne ni toutes les villes (toutes les communes ne sont pas concernées) ni toute la ville (car elle cible une géographie prioritaire de quartiers sensibles). Aux Etats-Unis, si zonage (zoning) il y a, la partition territoriale n’atteint en rien le degré français de précision des ZUS, ZRU et autres ZFU. Surtout, la « politique de la ville » – au sens du titre de ce document – est, d’abord, la politique des villes. Certes, les Etats et l’administration fédérale sont là. Impulsion, fonds, évaluations ne relèvent pas uniquement, loin de là, de la seule collectivité territoriale. Mais les exemples monographiques en témoignent amplement : ce sont des politiques des villes américaines que nous entretient Cyril Cosme, après, d’une part, décorticage des procédures et des rouges, et, d’autre part, lectures et rencontres de nombre de protagonistes et d’experts.

La « politique de la ville » dont il est question outre-Atlantique ne relève pas seulement de quartiers particuliers en difficulté, mais des villes dans leur ensemble qui, dans les années 1970, ont failli faire globalement défaut (comme l’on dit aujourd’hui) après avoir connu, depuis les années 1950, des mécanismes et dynamiques d’involution.

Avec peut-être un certain tropisme français, Cyril Cosme part et parle surtout des politiques publiques. Dans son texte, le développement communautaire, qu’il traite avec précision, n’est pas autant « cuisiné » (au sens culinaire) que les normes, les projets, les financements. On dispose, en tout cas, avec son ouvrage d’un double panorama, d’une part pour ce qui a trait à l’histoire urbaine américaine, et, d’autre part pour ce qui relève de la myriade de programmes mis en œuvre depuis des décennies pour remédier à la « crise » des villes aux Etats-Unis.

Quelques observations générales utiles pour le cas français nous semble pouvoir être extraites de ce travail, qui s’articulent autour de six interrogations.

Télécharger (PDF, 1.51Mo)

« Variations autour de la politique de la ville », conclusion du rapport du Centre d’Analyse Stratégique, Politique de la ville. Perspectives françaises et ouvertures internationales, Rapport & Documents, n° 52, Paris, La Documentation française, 2012, pp. 207-216.

Le Centre d’analyse stratégique s’implique, depuis sa création, dans l’observation et, surtout, la discussion de la politique de ville. En l’espèce, ses sujets d’investigation et d’interrogation se retrouvent dans ce nouveau rapport. Il en va ainsi des appréciations et débats autour des effets de quartiers, des statistiques ethniques, des mesures de la ségrégation et de la mobilité, ou encore des injonctions récurrentes à la participation des habitants. Le CAS accompagne donc désormais, avec d’autres observateurs et opérateurs, ce pan sophistiqué et disputé de l’action publique française.

Cette politique de la ville – un nom bien français pour un ensemble de dispositions et de moyens publics qui ne concernent ni toutes les villes ni toute la ville – présente bien des paradoxes. Alimentant une littérature spécialisée qui s’accumule, et que ce rapport vient lui-aussi grossir, elle fait l’objet, depuis l’origine, de multiples expertises et critiques. Ponctuellement, des émeutes urbaines replacent à la une la question des quartiers que l’on dit sensibles, prioritaires, défavorisés, voire populaires. Ponctuellement également, mais dans un autre genre, des rapports de la Cour des Comptes soulignent l’architecture baroque de cette intervention publique[1], son ciblage contestable et ses performances discutables. Le dernier en date, publié à l’été 2012[2], revient, notamment sur la dilution des actions, la permanence des difficultés, l’insuffisance du pilotage, l’éclatement des responsabilités, la juxtaposition et la substitution des dispositifs.

 

La litanie des déclarations enthousiastes, des appels ambitieux à la mobilisation, des critiques radicales est connue. L’actualité tient dans l’évaluation critique de la période récente qui a vu un investissement considérable en faveur de la rénovation urbaine. Elle tient également dans la mise au pot commun d’expériences et d’analyses issues d’autres contextes. C’est principalement sur ces deux points que le document proposé par le CAS insiste.



[1]. Pour se plonger dans le maquis français, on peut recommander Emmanuel Heyraud, La politique de la ville. Maîtriser les dispositifs et les enjeux, Berger-Levrault, 2010.

[2]. La politique de la ville une décennie de réformes, juillet 2012. www.ccomptes.fr

 

Télécharger (PDF, 603KB)

 

“Les trois âges d’or de la classe moyenne”, Les Échos, 30 novembre 2012

Les classes moyennes ne sont pas forcément aussi neuves qu’on l’imagine. Aux Etats-Unis, peut-être encore plus qu’en France, elles sont au coeur du débat politique et économique. A l’échelle mondiale, leur affirmation dans les pays émergents révolutionne, entre autres, les perspectives de consommation. Trois ouvrages en anglais, pour une perspective large sur une question centrale.

Télécharger (PDF, 943KB)

Séance 6. Les SDF et la prise en charge des SDF (un cas particulier, mais central)

Contenu du cours

Les SDF sont-ils des “exclus” ?
Qui sont les plus mal-logés ?
Lutter contre l’exclusion est-ce prendre en charge les sans-abri ?
Qui est responsable des SDF ?

La présentation PowerPoint : ICI

Documents à lire prioritairement

Synthèse statistique – discutable (INSEE)
L’enquête INSEE et son histoire (excellente synthèse sur l’expertise traitant des SDF – M. Marpsat, 2008).

« ‘Désocialisés’ et ‘désaffiliés’. Remarques à partir du cas des SDF » – J. Damon, 2003.

Bibliographie complémentaire

Bronislaw Geremek, La potence ou la pitié. L’Europe et les pauvres du Moyen-Age à nos jours, Paris, Gallimard, 1978.
Brendan O’Flaherty, Making Room. Economics of Homelessness, Cambridge, Harvard University Press, 1996.

Documents joints

Séance 5. Exclusion urbaine et politique de la ville (présentation et discussion d’une politique)

Contenu du cours

Le volet « urbain » de l’exclusion
Quels problèmes résoudre
La politique de la ville en France : modalités et contenus
Interrogations autour de la « discrimination positive territoriale » et de la « mixité sociale »

La présentation PowerPoint : ICI

Documents à lire prioritairement

Place ou people ? (Note ASH)
Population des ZUS (INSEE Première)

Quarante ans de politique de la ville – J. Damon
Pour aller plus loin : synthèse des deux ouvrages de Veltz et Davezies (2012)
Voir le site http://ville.gouv.fr/

Bibliographie complémentaire

Laurent Davezies, La crise qui vient. La nouvelle fracture territoriale, Paris, Seuil, « La République des idées », 2012.
Gwenaele Calvès, La discrimination positive, PUF, « Que sais-je ? », 2010.
Thomas Kirszbaum, Rénovation urbaine. Les leçons américaines, PUF, 2009.
Emmanuel Heyraud, La politique de la ville. Maîtriser les dispositifs et les enjeux, Berger-Levrault, 2010.
Pierre Veltz, Paris, France, Monde. Repenser l’économie par le territoire, La Tour d’Aigues, Éditions de l’aube, 2012.
Rapport 2010 de l’Observatoire national des zones urbaines sensibles.http://extranet.ville.gouv.fr/docvi…

Documents joints

 

Veltz et Davezies : deux ouvrages formidablement intéressants sur la France et son avenir…

Deux ouvrages récents captivants. Le premier de Laurent Davezies rencontre le succès. Il porte sur la future crise territoriale liée à l’endettement public (et donc à la sortie des dépenses publiques des territoires…). Le second de Pierre Veltz montre que la France est plus unitaire qu’on ne le pense…. Mais aucune contradiction. Tous les deux parlent d’un avenir français qui est celui des métropoles. Pour le reste du territoire, ce sera moins glorieux…

CHOC TERRITORIAL EN VUE
Laurent Davezies, La crise qui vient. La nouvelle fracture territoriale, Paris, Seuil, « La République des idées », 2012, 111 pages, 11,8 €.

La crise est, en réalité, à venir. Après les secousses des crises environnementales, financières et du coût de l’énergie, bien amorties par le modèle social français, les  contrecoups de l’endettement public frapperont très différemment les territoires d’une France encore bercée de ses deux idées d’unité et d’égalité.

Le Davezies nouveau, sur la « nouvelle fracture territoriale », a toutes les vertus de l’auteur. Professeur au CNAM, il sait compter, écrire et provoquer. Compter, car il aime fouiller dans les bases de données afin de décrire les réalités d’une France qui, rétive à la mondialisation, s’est adaptée par densification de son système de redistribution sociale. Écrire, car il aime la synthèse et  les formules frappantes (il en va ainsi de sa réserve sur l’INSEE qui aurait « le calcul entre deux chaises »). Provoquer, car sa thèse générale ne manque pas de faire sursauter. Ces qualités provoquent le succès d’un ouvrage qui soutient que, loin d’être tirée d’affaire, la France va bientôt vivre la déflagration des conséquences du surendettement public.

Le modèle social français constitue un amortisseur de chocs économiques. Mais les mécanismes stabilisateurs, contenus dans l’importance de l’emploi public (majoritairement féminin) et de la protection sociale, sont d’une efficacité coûteuse et, potentiellement, ruineuse. Selon les mots de l’auteur, les remèdes consistant à injecter du salaire public et de la prestation sociale deviennent des poisons. Et tout ceci s’opère très différemment selon les lieux. Aussi il importe de « déglobaliser » la crise afin de placer la focale à l’échelle territoriale. Les territoires de l’hexagone sont, pour le moins, bariolés en ce qui concerne la source des revenus de leurs habitants. Les salaires publics représentent, selon les zones d’emploi, de 8 à 25 % du revenu disponible des ménages, les prestations sociales de 9 à 27 %, et les pensions de 13 à 42 %.L’Ile-de-France, moins dépendante des dépense publiques, souffrirait moins de leur baisse que d’une augmentation des prélèvements. Il en va totalement à l’inverse pour le Limousin.

Davezies distingue, didactiquement, quatre France. Une France marchande dynamique (40 % de la population), qui rassemble les métropoles désindustrialisées. Une France non marchande dynamique (40 % de la population) qui est une France « keynésienne » des retraités et des salaires publics. Ces territoires s’en sortiront. Il n’en ira pas forcément de même pour les deux autres France (chacune représentant 10 % de la population), l’une marchande mais non dynamique, qui a déjà un genou à terre, l’autre ni dynamique ni marchande, vivant essentiellement des revenus sociaux.

Favorable à l’établissement d’une comptabilité territoriale, l’expert propose, en quelque sorte, entre micro et macro une sorte de géoéconomie locale, une territo-économie. C’est, en tout cas, tout un modèle de développement, d’aménagement et de croissance, celui d’une consommation alimentée par l’endettement, qui est remis en question. Ces pages vives, peut-être par endroit trop bardées de chiffres, rappellent fondamentalement que les politiques sociales (implicitement territoriales) et les politiques territoriales (explicitement sociales) sont intimement liées. Elles rappellent également, comme une adresse à la Ministre Duflot en charge du portefeuille, que la notion d’égalité des territoires ne va pas de soi. Et de moins en moins…

MÉTROPOLE FRANCE
Pierre Veltz, Paris, France, Monde. Repenser l’économie par le territoire, La Tour d’Aigues, Éditions de l’aube, 2012, 238 pages, 15 €.

L’exceptionnelle configuration urbaine française fait du pays, dans sa globalité, une métropole. Avec de puissantes atouts, mais aussi bien des défis à relever.

Pierre Veltz, ancien directeur de l’école des Ponts, aujourd’hui à la tête du projet d’aménagement du plateau de Saclay, propose un retour aux réalités et aux actualités géographiques. Dans son analyse de l’encastrement contemporain des dynamiques économiques et territoriales, il revient sur l’histoire longue et tumultueuse des relations entre Paris et les régions. Surtout, à rebours des déclinistes patentés, il insiste sur la « force agissante » de l’édifice territorial à la française. Son observation tient dans un constat qu’il partage avec Michel Serres : la France est une métropole, dont le TGV est le RER. « Métropole distribuée », elle est constituée de territoires de front office ou de back office, de plaisir ou de relégation, de résidence ou de production.

Cette configuration urbaine, avec ses lourdeurs (une gouvernance d’un autre âge) et ses difficultés (permanence voire amplification des clivages et des inégalités), est unique au monde. Alors que l’aménagement du territoire s’est appuyé sur une certaine urbaphobie, un anti-parisiannisme et, partant, un souci de lutter contre le désert français, il faut aujourd’hui soutenir la puissance parisienne et le « concert français ». Toutes les agglomérations, plus en symbiose qu’en concurrence, partagent un destin lié. Dans un monde hyperindustriel et postnational, avec des nouvelle combinaison des idées, des biens matériels et des services, les contraintes géographiques ne sont plus les mêmes. Si les distances n’ont pas été abolies, le monde, vivant comme un archipel de grandes métropoles, est désormais accessible de partout. C’est un monde où la mobilité des personnes est plus importante que celle des capitaux. Un monde où le capital va désormais au travail (qualifié) quand l’inverse a très longtemps prévalu. La France, dans ce contexte, a son unité, autorisée notamment par le système national de redistribution qui permet la coexistence des territoires, leur convergence sur le plan macro, même si les divisions sur des échelles plus restreintes peuvent s’étendre.

Le Grand Paris (première ville universitaire mondiale) a des atouts : sa diversité de filières, sa qualité de vie, sa symbiose avec le reste du pays. Mais tout n’est pas rose. Paris court le risque d’une « patrimonialisation luxueuse » (à la Venise). L’équation francilienne d’allègement des coûts de logement et d’amélioration des conditions de transport est difficile à résoudre. La trop grande fragmentation communale au pays des 36 000 communes et des 300 fromages pèse. D’où la nécessité de simplifier, de renforcer politiquement l’intercommunalité, et, concrètement, de faire absorber Montreuil ou Boulogne par Paris. Bien des propositions et observations pour une analyse particulièrement roborative. À relire dans quelques années, pour voir ce qui se sera passé.

“NIMBY, WIMBY, BIMBY, SIMBY…”, Actualités Sociales Hebdomadaires, n° 2780, 26 octobre 2012

 

L’expression « vivre ensemble », qui est progressivement devenue un substantif, le « vivre-ensemble », relève pour beaucoup du bla-bla bobo. Tout devrait être fait pour améliorer, soutenir, permettre ce vivre-ensemble. Mais qu’en pensent les principaux concernés, c’est-à-dire nous tous ? Il est loin d’être assuré que tout le monde soit d’accord pour vivre ensemble. Au contraire – et tous les mécanismes de ségrégation l’illustrent –, il semble que l’on souhaite bien davantage vivre entre nous, voire chez soi. Le « entre nous » et le « chez soi » ne se sont pourtant pas transformés en expressions d’usage courant. Pour les aborder de façon imagée, on peut passer par la reprise de sigles tirés d’analyses anglo-saxonnes, de plus en plus présents dans les débats français. Ces acronymes autorisent une peinture de bien des réalités et résistances que les politiques publiques voudraient contrecarrer, mais que les habitants – nous tous – font vivre.

NIMBY (Not In My Backyard, « pas dans mon jardin ») est probablement l’un des acronymes les plus connus. Issu de l’urbanisme, il est devenu objet de théorisations savantes et argument de polémiques militantes. Il désigne, en la dépréciant ironiquement, l’opposition locale à l’implantation ou au développement d’infrastructures, d’équipements et de logements, en raison des nuisances probables ou supposées que ces installations pourraient engendrer. On peut souhaiter que tout le monde soit bien logé, mais on refuse les hébergements et logements sociaux à côté de chez soi. On apprécie d’avoir de l’électricité, mais on ne veut pas de centrale près de chez soi. En gros : d’accord sur les principes, mais pas de ça chez moi !

Le sigle NIMBY est apparu durant les années 1980 dans le vocabulaire d’urbanistes anglo-saxons. Depuis, d’autres acronymes imagés sont venus s’ajouter pour décrire ou décrier les oppositions locales à l’implantation d’équipements. De nouveaux raccourcis comme LULU (Locally Un­wanted Land Use, « usage indésirable d’un terrain local ») ou NOOS (Not On Our Street, « pas dans notre rue ») viennent remplacer ou compléter NIMBY. A une échelle plus large, on parle volontiers de NOPE (Not On Planet Earth, « pas sur la planète terre »), notamment en ce qui concerne les débats sur le nucléaire. Des termes plus politiques sont apparus comme NIMEY (Not In My Electoral Yard, « pas dans ma circonscription ») ou NIMTOO (Not In My Term Of Office, « pas durant mon mandat »). Ces termes, érigés en slogans, s’ajoutent à une collection d’expressions très critiques. Certaines désignent des catégories particulières d’habitants, comme les CAVE (Citizens Against Virtually Everything, « citoyens contre tout »). D’autres soulignent les périls associés aux conséquences collectives de ces replis particuliers. C’est, par exemple, le conseil BANANA (Build Absolutely Nothing Anywhere Near Anyone, « ne rien construire quelque part à proximité de quiconque ») qui invite à ne plus rien entreprendre. Et qui résonne assurément avec une maxime bien française : un maire qui bâtit est un maire battu !

De manière volontariste, quasiment utopique, certains ont plaidé, à rebours du NIMBY, pour le WIMBY (Welcome In My Backyard, « bienvenue dans mon jardin »), mais sans contenu précis ni grande postérité. Il n’en va pas de même, en France, pour le dernier né, le BIMBY (Build In My Backyard, « construisez dans mon jardin »). Sous ce terme, une idée forte : il est possible, à la fois, de densifier les villes et de proposer de nouveaux logements à prix accessibles tout en s’adaptant aux évolutions sociodé­mographiques d’une ville, le tout sans provoquer l’opposition des riverains. Le projet a une direction précise : la densification par la maison individuelle. Et cette « nouvelle filière de production de la ville » est en phase d’expertise par de très sérieux chercheurs, réunis dans le cadre d’un projet soutenu par l’Agence nationale de la recherche.

La boucle n’est pourtant pas bouclée. On peut proposer une nouvelle abréviation dont le point d’entrée, en l’occurrence, n’est plus la problématique de la densité, mais celle de la mobilité. Le SIMBY (Stay In My Backyard, « rester dans mon jardin ») pourrait illustrer, à l’avenir, ce qui relèvera d’un mélange d’aspirations (limiter les déplacements professionnels désagréables) et de contraintes (les coûts élevés des déplacements): je veux rester autour de chez moi… Embarrassés traditionnellement par le NIMBY, les responsables politiques et opérateurs des villes pourraient, à l’avenir, devenir les promoteurs et organisateurs du SIMBY, pour des mobilités douces et réduites. Alors que le NIMBY incarne l’égoïsme local, le SIMBY pourrait venir désigner une mobilité raisonnable et des modalités de vivre-ensemble acceptables. A imaginer…

Séance 4. Les politiques de lutte contre la pauvreté et l’exclusion (présentation et évaluation des programmes)

Contenu du cours

Les objectifs chiffrés de lutte contre la pauvreté (et l’exclusion)
Les objectifs du millénaire pour le développement
L’action publique française
L’insertion comme politique
Les minima sociaux (dont le RSA)

La présentation PowerPoint : ICI

Ouvrage capital pour le propos (bis) :
Diane Roman, Le droit public face à la pauvreté, Paris, LGDJ, coll.« Bibliothèque de droit public », 2002. SYNTHÈSE : ICI

Documents à lire prioritairement

  • Recension sur l’aide au développement (Les Echos)
  • Note objectifs de résultat
  • Robert Lafore, « Penser l’exclusion. Le point aveugle de la protection sociale », Informations sociales, n° 142, 2006. SYNTHÈSE : ICI
  • Castel R. (1995), Les Métamorphoses de la question sociale. Une chronique du salariat, Gallimard, Paris.
  • Paugam S. (2011), Repenser la solidarité. L’apport des sciences sociales, PUF, Coll. Quadrige, Paris.
  • MAIS AUSSI : M. Foucault, Surveiller et punir…


Bibliographie complémentaire

Jeffrey Sachs, The End of Poverty. How we Can Make it Happen in our Lifetime, Londres, Penguin Books, 2005.
William Easterly (dir.), Reinventing Foreign Aid, Cambridge, MIT Press, 2008.
Abhijit V. Banerjee, Esther Duflo, Poor Economics. A Radical Rethinking of the Way to Fight Global Poverty, New York, Public Affairs, 2011. www.pooreconomics.com

Documents joints

Séance 3. Exclusion et protection sociale (le sujet dans l’architecture et la philosophie de la protection sociale)

Contenu du cours

Le système français de protection sociale  : histoire, performances, crises
Les typologies des Etats providence
Les acteurs, les financements, les questionnements, aux échelles nationale et territoriale
La question de la pauvreté et de l’exclusion : première ou dernière ?

La présentation PowerPoint : ICI

Ouvrage capital pour le propos :
Diane Roman, Le droit public face à la pauvreté, Paris, LGDJ, coll.« Bibliothèque de droit public », 2002. SYNTHÈSE : ICI

Documents à lire prioritairement

Comptes de la protection sociale 2010 (France et Europe)
Synthèse de l’ouvrage « Éthique économique et sociale » (Philippe Van Parijs, Christian Arnsperger)
Protection sociale – Solidarité. Article de Mireille Elbaum (2007)
Site à regarder – l’Observatoire des inégalités : ici

Documents complémentaires

 

Bibliographie pour approfondir

Pascal Penaud (dir.), Politiques sociales, Paris, Dalloz/Presses de Sciences Po, 2011.
Bertrand Fragonard, Vive la protection sociale !, Paris, Odile Jacob, 2012.
Michel Borgetto, Robert Lafore, Droit de l’aide et de l’action sociales, Dalloz (régulièrement mis à jour).
Michel Borgetto, Robert Lafore, Jean-Jacques Dupeyroux, Droit de la Sécurité sociale, Dallo ( régulièrement mis à jour).

Séance 1. Bibliographie commentée, synthétisée et complétée

Voici une réorganisation, personnelle, de la bibliographie proposée autour de “L’exclusion sociale”.
Dans certains cas, des liens permettent d’accéder à des synthèses, des commentaires, des prolongements, voire des dépassements.
LES COMMENTAIRES PERSONNELS SONT EN MAJUSCULES

LES MUST READ (PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE, PLUS QUE TOUT AUTRE)

– Beaud S., Confavreux J. & Lindgaard J., (2006), La France invisible, La Découverte, Paris. PARCE QUE CE SONT DES AUTEURS QUI COMPTENT ET PARCE QUE LA NOTION D’INVISIBILITÉ A SON IMPORTANCE. À COMPLÉTER ET ACTUALISER AVEC Rosanvallon P. (2014), Le parlement des invisibles, Seuil, Paris.

– Bouglé C. (1907), Le solidarisme, V. Giard & E. Brière, Paris. VOIR, POUR UNE PERSPECTIVE PLUS GÉNÉRALE, SUR CETTE PÉRIODE ET CE COURANT : Serge Audier, La pensée solidariste. Aux sources du modèle républicain français, Paris, PUF, 2010.

– Bourdieu P. (éd.) (1993), La misère du monde, Le Seuil, Paris. ET LIRE LES CRITIQUES DE NONNA MAYER. COMMENT LA SOCIOLOGIE DE LA MISÈRE DEVIENT LA MISÈRE DE LA SOCIOLOGIE. Revue française de sociologie. 1995, vol. 36, n° 2.

– Bourgeois L. (1998)[1896], Solidarité, Presses du septentrion, Villeneuve-d’Ascq. VOIR, POUR UNE PERSPECTIVE PLUS GÉNÉRALE, SUR CETTE PÉRIODE ET CE COURANT : Serge Audier, La pensée solidariste. Aux sources du modèle républicain français, Paris, PUF, 2010.

– Castel R. (1995), Les Métamorphoses de la question sociale. Une chronique du salariat, Gallimard, Paris. S’IL N’Y AVAIT QUE DEUX LIVRES À LIRE SUR CES QUESTIONS, CELUI-CI EN FERAIT PARTIE

– Geremek B. (1979), Les marginaux parisiens aux XIXe et XVe siècles, Flammarion, Paris. VOIR SURTOUT « LA POTENCE ET LA PITIÉ » : La potence ou la pitié. L’Europe et les pauvres du Moyen-Age à nos jours, Paris, Gallimard, 1987(1978).

Messu M. (1997), « l’exclusion : une catégorie sans objet », Genèses, n° 27, pp. 147-161. ET EN RÉPONSE À LA RÉPONSE : Paugam S. (1997), « L’exclusion. Généalogie d’un paradigme social », Sociétés et Représentations, n° 5, pp. 129-155.

– Paugam S. (1991), La disqualification sociale. Essai sur la nouvelle pauvreté, PUF, Paris. Avec ICI une synthèse de qualité sur cette analyse.

– Paugam S. (1996), L’exclusion : l’état des savoirs, La Découverte, Paris. ET, DONC, SA CRITIQUE PAR MESSU.

– Paugam S. (2009), Le lien social, PUF, Coll. Que sais-je ?, Paris? À COMPLÉTER PAR LE « REPÈRE » ÉPONYME DE PIERRE-YVES CUSSET

– Paugam S. (2011), Repenser la solidarité. L’apport des sciences sociales, PUF, Coll. Quadrige, Paris. NOTER QUE L’ON NE TITRE PLUS SUR L’EXCLUSION

– Procacci G. (1996), « Exclus ou citoyens ? Les pauvres devant les sciences sociales », Archives européennes de sociologie, 37, 2, pp. 323-342. UN EXCELLENT PAPIER. NOTER QUE EXCLUS DEVIENT PAUVRES DANS LE TITRE

– Rosanvallon P. (1995), La nouvelle question sociale. Repenser l’État-Providence, Seuil, Paris.

– Schnapper D. (1991), la France d’intégration, sociologie de la nation en 1990, Gallimard, Paris. ON PEUT AUSSI LIRE, PLUS COURT, Dominique Schnapper, Qu’est-ce que l’intégration ?, Paris, Gallimard, coll. « folio actuel », 2007 . ON PEUT LIRE AUSSI, MOINS COURT, MAIS TRÈS IMPORTANT : Dominique Schnapper, La démocratie providentielle. Essai sur l’égalité contemporaine, Paris, Gallimard,  2002.

– Simmel G. (2011), Les pauvres, PUF, Coll. Quadrige, Paris

– Wacquant L. (2006), Parias urbains. Ghettos, banlieues, État, La Découverte, Paris.

– Xiberras M. (2000), Les théories de l’exclusion, Armand Colin, Paris. À LIRE, NOTAMMENT LA PRÉFACE DE J. FREUND

Herpin N. (1993), « L’urban underclass chez les sociologues américains. Exclusion sociale et pauvreté », Revue française de sociologie, 34-3. pp. 421-439. SURTOUT, SURTOUT, VOIR LES TRAVAUX DE WILLIAM JULIUS WILSON. QUELQUES RÉFÉRENCES DE CET AUTEUR MAJEUR : ICI, ET, DANS UNE ANALYSE GÉNÉRALE DE LA DISCRIMINATION POSITIVE ET DE L’AFFIRMATIVE ACTION :

JE ME PERMETS D’AJOUTER DEUX TEXTES COURTS QUI ME SEMBLENT IMPORTANTS :

– Robert Lafore, “Penser l’exclusion. Le point aveugle de la protection sociale”, Informations sociales, n° 142, 2006. ICI

– Diane Roman, Le droit public face à la pauvreté, Paris, LGDJ, coll.« Bibliothèque de droit public », 2002. SYNTHÈSE : ICI

ET J’AJOUTE UN LIVRE ORIGINAL MAIS QUI ME SEMBLE FORMIDABLEMENT INTÉRESSANT. Il s’agit d’un “signet” des Belles lettres, c’est-à-dire d’une anthologie de textes anciens, grecs et latins. On va donc ici du VIII° siècle avant J.-C au V° après J.-C. Et on en apprend beaucoup sur les exclus de l’intérieur (les femmes et les pauvre – voir Ulysse en mendiant), l’esclavage, l’exil, la marginalisation volontaire (celle des philosophes en particulier), les proscriptions religieuses et autres persécutions. C’est très intéressant, très synthétique. Et ça sort des regards contemporains sur la pauvreté et l’exclusion au seul prisme (qui est le mien – je sais) des politiques publiques. À lire aussi la préface intelligente sous forme d’entretien avec Martin Hirsch.

– Exit. Exclus et marginaux en Grèce et à Rome, Paris, Les Belles Lettres, coll. “Signets”, 2012.

IMPORTANT : UNE NOTE TECHNIQUE AVEC TOUTES LES DÉFINITIONS, NON DE L’EXCLUSION, MAIS DE LA PAUVRETÉ : ICI, AVEC UN COMPLÉMENT D’ACTUALITÉ, ICI, TROIS RÉFÉRENCES À PLUSIEURS ÉCHELLES :

LES OUVRAGES ET TEXTES QUI ONT ÉTÉ IMPORTANTS MAIS DONT ON DOIT SURTOUT LIRE DES ACTUALISATIONS

– Atkinson T., Freyssinet J., Glaude M., Seibel C. (1998), Pauvreté et exclusion, Conseil d’analyse économique, La Documentation française, Paris.

– Fitoussi J.-P., Laurent E. et Maurice J. (2004), Ségrégation urbaine et intégration sociale, rapport n° 45 du Conseil d’analyse économique, La Documentation française, Paris. UN SLIDE

– Sénat. (2008), La mesure de la pauvreté et de l’exclusion sociale : quels indicateurs ?, Lesdocuments de travail du Sénat, série : Études économiques, Paris.

– Elbaum M. (1995), « Justice sociale, inégalités, exclusion », Revue de l’OFCE, n° 53, pp. 197-247.

– Join-Lambert M.-T. (1995), « Exclusion : pour une plus grande rigueur d’analyse », Droit social, n°3, mars, Paris.

LES SANS-ABRI

– Anderson N. (2011), Le Hobo, sociologie du sans abri, Armand Colin, Paris.

– Brousse Cécile (2008), Les sans-domiciles, La découverte, Coll. Repères, Paris

– Declerck P. (2003), Les naufragés. Avec les clochards de Paris, Plon, Coll. Terre humaine.

– Damon J. (2002), La question SDF. PUF, Paris. TEXTE QUE JE CONNAIS BIEN…. VOICI L’AVANT-PROPOS DE LA SECONDE ÉDITION (2012) : ICI

LES DISCRIMINATIONS

– Castel R. (2007), La discrimination négative. Citoyen ou indigène ?, Seuil, Coll. La République des idées, Paris

– Lanquetin M.T. (2009), « Égalité, diversité et… discriminations multiples », Travail, genre et sociétés, n° 21, p. 91-106.

 SUR LES POLITIQUES PUBLIQUES ET LA PROTECTION SOCIALE

– Culpepper, P., Hall, P., Palier, B., dirs (2006), La France en mutations, Paris, Presses de Sciences Po.

– Esping-Andersen G. (1999), Les trois mondes de l’Etat-providence, PUF, Paris. UN (SEUL) TRANSPARENT DE SYNTHÈSE

– Mauger G. (2001), « Les politiques d’insertion. Une contribution paradoxale à la déstabilisation du marché du travail », Actes de la recherche en sciences sociales, n° 136-137, pp. 5-14.

SUR LES ASPECTS TERRITORIAUX

– Donzelot J., « La ville à trois vitesses : relégation, périurbanisation, – Lapeyronnie D. et Courtois L. (2008), Ghetto urbain. Ségrégation, violence, pauvreté en France aujourd’hui, Robert Laffont. UN (DOUBLE) TRANSPARENT DE SYNTHÈSE

– Maurin E. (2004), Le ghetto français : enquête sur le séparatisme social, Seuil, Paris.

– Scotson J.-L , Elias N. (1997) Les logiques de l’exclusion. Enquête sociologique au cœur des problèmes d’une communauté, Fayard, Paris.

LA LITTÉRATURE COMPRENANT LES DESCRIPTIONS ET DONNÉES

– OCDE (2008), Croissance et inégalités, distribution des revenus et pauvreté dans les pays de l’OCDE. CE RAPPORT EST EXTRÊMEMENT CLAIR ET IMPORTANT. IL A ÉTÉ ACTUALISÉ DEPUIS 2008. POUR L’ESSENTIEL, IL FAUT ALLER SUR LE SITE DE L’OCDE : ICI

LES MANUELS

– Savidan P. et Maurin L. (2009), L’État des inégalités en France. éd. Belin. CET OUVRAGE EST RÉVISÉ ET ACUALISÉ TOUS LES ANS. LE MIEUX EST D’ALLER SUR LE SITE DE L’OBSERVATOIRE DES INÉGALITÉS : ICI

LES OBSERVATOIRES

– Aspects territoriaux, détaillés : ONZUS

– Aspects généraux : ONPES

COMPLÉMENTS DE L’AUTRE CÔTÉ DU PRISME (LES RICHES).

– Atkinson T. et Piketty T. (2007), Top incomes over the twentieth century, a contrast between continental Europe and english-speaking countries. Oxford UP. UNE SYNTHÈSE : ICI

– Landais C. (2007), Les Hauts Revenus en France (1998-2006) : une explosion des inégalités ? Document de travail de l’École économique de Paris. ET LE SUJET, LIÉ, DES “WORKING RICH” : ICI

ET SUR L’ÉCONOMIE GÉOGRAPHIQUE, UNE SYNTHÈSE DES TRAVAUX ET POSITION DE E. GLAESER…: ICI

SUR LES CLASSES MOYENNES : UNE SYNTHÈSE GÉNÉRALE DES TRAVAUX RÉCENTS (GOUX, MAURIN, CHAUVEL, ETC.) : ICI

— Maurin E., Goux D. (2012), Les classes moyennes, Seuil, Coll. La République des idées.

– Chauvel L. (2006), Les Classes moyennes à la dérive, Seuil, Paris.

ET, POUR FINIR, UNE BIBLIOGRAPHIE COMPLÉMENTAIRE

  • AFFICHARD (Joëlle), De FOUCAULD (Jean-Baptiste) (dir.), Justice sociale et inégalités, Paris, Esprit, 1992.
  • ARDANT (Philippe), « Les exclus », Pouvoirs, n° 7, 1978, pp. 47-62. UN ARTICLE IMPORTANT : PAS UN MOT SUR LES INÉGALITÉS ET LA PAUVRETÉ
  • BAQUE (Marie-Hélêne), « Affiliations et désaffiliations en banlieue. Réflexions à partir des exemples de Saint-Denis et d’Aubervilliers », Revue française de sociologie, vol. 42, n° 2, 2001, pp. 217-249.
  • BELORGEY (Jean-Michel), La gauche et les pauvres, Paris, Syros, 1988.
  • BENAMOUZIG (Daniel), « Des mots pour le dire : exclusion et précarité, catégories d’action publique », in LEBAS (Jacques), CHAUVIN (Pierre) (dir.), Précarité et Santé, Paris, Flammarion, 1998, pp. 23-32.
  • BIHR (Alain), PFEFFERKORN (Roland), « Exclusion. Les enjeux idéologiques et théoriques d’un ‘nouveau paradigme’ sociologique », Revue des sciences sociales, n° 21, 2001, pp. 123-128. LA CRITIQUE MARXISTE
  • BORGETTO (Michel), « Equité, égalité des chances et politique de lutte contre l’exclusion », Droit Social, n° 3, 1999, pp. 221-229.
  • BROCHIER (Hubert), « La lutte contre la pauvreté et l’inégalité en France », Recherche Sociale, n° 30, 1970, pp. 53-56.
  • CASTEL (Robert), LAE (Jean-François), « La diagonale du pauvre », in CASTEL (Robert), LAE (Jean-François) (dir.), Le revenu minimum d’insertion. Une dette sociale, Paris, L’Harmattan, 1992, pp. 9-30.
  • CASTEL (Robert), FITOUSSI (Jean-Paul), FREYSSINET (Jacques), GUAINO (Henri), Chômage : le cas français, Paris, La Documentation française, 1997.
  • CHEVALIER (Jean-Marie), La pauvreté aux Etats-Unis, Paris, PUF, 1971.
  • DELORS (Jacques) (dir.), Les indicateurs sociaux, Paris, SEDEIS/Futuribles, 1971. LE GRAND PRÉCURSEUR
  • GANS (Herbert J.), « The Positive Functions of Poverty », American Journal of Sociology, vol. 78, n° 2, 1972, pp. 275-289.
  • GANS (Herbert J.), « Positive Functions of the Underserving Poor : Uses of the Underclass in America », Politics & Society, vol. 22, n° 3, 1994, pp. 269-283.
  • GANS (Herbert J.), The War against the Poor. The Underclass and Antipoverty Policy, New York, BasicBooks, 1995.
  • GORCE (Paul Marie de la), La France pauvre, Paris, Grasset, 1965.
  • HARRINGTON (Michael), L’Autre Amérique, Paris, Gallimard, 1967(1962).
  • d’IRIBARNE (Philippe), Vous serez tous des maîtres. La Grande illusion des temps modernes, Paris, Seuil, 1996.
  • KLANFER (Jules), L’exclusion sociale. Etude de la marginalité dans les sociétés occidentales, Paris, Bureau de recherches sociales, ATD, 1965.
  • KOUCHNER (Bernard) (dir.), Les nouvelles solidarités, Actes des assises internationales, Paris, PUF, 1989.
  • LABBENS (Jean), Le Quart-Monde. La condition sous-prolétarienne, Pierrelaye, Editions Science et Service, 1969.
  • LAFORE (Robert), « Exclusion, insertion, intégration, fracture sociale, cohésion sociale : le poids des maux », Revue de droit sanitaire et social, vol. 32, n° 4, 1996, pp. 803-822. UN EXCELLENT PAPIER
  • LAUNAY (Jean-Pierre), La France sous-développée : 15 millions de pauvres, Paris, Dunod, 1970.
  • LENOIR (René), Les exclus. Un français sur dix, Paris, Seuil, 1974. LA RÉFÉRENCE, BUREAUCRATICO-TECHNIQUE, DU SUJET
  • LENOIR (René), « Inadaptation et exclusion sociale », in REYNAUD (Jean-Daniel), GRAFMEYER (Yves) (dir.), Français qui êtes-vous ? Des essais et des chiffres, Paris, La Documentation française, 1981, pp. 71-79.
  • LE PUILL (Gérard), LE PUILL (Stéphane), La décennie des nouveaux pauvres, Paris, Messidor/Editions Sociales, 1990.
  • LION (Antoine), MACLOUF (Pierre) (dir.), L’insécurité sociale. Paupérisation et solidarité, Paris, Les éditions ouvrières, 1982.
  • MARTIN (Claude), « French Review Article : The Debate in France over ‘Social Exclusion’ », Social policy & administration, vol. 30, n° 4, 1996, pp. 382-392.
  • MASSE (Pierre), BERNARD (Pierre), Les dividendes du progrès, paris, Seuil, 1969.
  • MONEGER (François), « La notion d’inadaptation en droit positif », Revue trimestrielle de droit sanitaire et social, vol. 11, n° 4, 1975, pp. 441-457.
  • PERROUX (François), Masse et classe, Paris, Casterman, 1972.
  • PROCACCI (Giovanna), Gouverner la misère, la question sociale en France, 1789-1848, Paris, Seuil, 1993.
  • SASSIER (Philippe), Du bon usage des pauvres. Histoire d’un thème politique, XVIème-XXème siècles, Paris, Fayard, 1990.
  • SOULET (Marc-Henry), « L’exclusion. Usages et mésusages d’un concept », Revue suisse de sociologie, vol. 24, n° 3, 1998, pp. 431-458.
  • STOLERU (Lionel), Vaincre la pauvreté dans les pays riches, Paris, Flammarion, 1974.
  • THOMAS (Hélène), La production des exclus. Politiques sociales et processus de désocialisation politique, Paris, PUF, 1997. UNE SORTE DE MANUEL THÉORIQUE
  • VERDES-LEROUX (Jeannine), « Les exclus », Actes de la recherche en sciences sociales, n° 19, 1978, pp. 61-65.
  • WILSON (William Julius), « The poorest of the urban poor . Race, class and social isolation in America’s inner-city ghettos », in BULMER (Martin), REES (Anthony M.) (dir.), Citizenship Today. The contemporary relevance of T. H. Marshall, Londres, UCL Press, 1996b, pp. 223-248.

 

 

 

 

 

Séance 2. Contours et mesures de l’exclusion et de la pauvreté (évaluation des phénomènes)

Contenu de la discussion

Pauvreté et exclusion : définitions et mesures, en France, en Europe, dans le monde
La bataille des indicateurs

DOCUMENT SOUS FORMAT POWERPOINT À REGARDER : ICI

 

Documents à lire prioritairement

 

Documents complémentaires


Site à voir et revoir
Poor Economics – site accompagnant l’ouvrage de E. Duflo ici
 
Bibliographie complémentaire

Commission Européenne, Combating poverty and social exclusion. A statistical portrait of the European Union 2010, Luxembourg, Publications Of?ce of the European Union, 2010 : ici
Maria Cancian, Sheldon Danziger (dir.), Changing Poverty, Changing Policies, New York, Russel Sage Foundation, 2009, 422 pages.
Un « Que sais-je ? » sur l’exclusion : présentation
Un ouvrage sur les trois échelles de définition et de lutte contre la pauvreté : présentation
L’observatoire des inégalités : ici

“Les politiques familiales : y a-t-il une spécificité française ?”, Les Cahiers français, n° 371, 2012.

En France, la famille constitue un domaine bien ciblé de l’action publique. L’ensemble des dispositifs destinés aux familles représentent près de 4 % du PIB, le niveau le plus élevé des pays de l’OCDE. Mais, contrairement a? de nombreuses politiques publiques dont les coûts sont souvent jugés excessifs par rapport a? leur efficacité, les politiques familiales bénéficient d’un regard positif, aussi bien dans le cadre national qu’a? l’extérieur des frontières.

Télécharger (PDF, 1.44Mo)

 

“Le modèle social : richesse ou frein économique ?”, Problèmes économiques (numéro spécial), septembre 2012.

Célébré ou décrié – c’est selon – le modèle social français est devenu une composante essentielle de la controverse politique et du débat économique. Érigé, par les uns, en locomotive du progrès social et de la croissance, il est conspué, par les autres, en tant que boulet pesant sur la compétitivité.

Ce « modèle social » rassemble l’ensemble de la protection sociale, au cœur de laquelle on trouve la Sécurité sociale, établie pour les travailleurs à partir de 1945, et, plus largement, l’ensemble des services publics. L’idée d’un « modèle social français », qui s’organise autour des politiques sociales mais aussi du système éducatif, du fonctionnement du marché du travail ou encore de l’accueil des immigrés, renvoie à une organisation institutionnelle et technique particulière mais aussi à une conception de la vie en société, à des valeurs, à une manière de concevoir l’égalité  (le « modèle républicain ») notamment.

Ses détracteurs rappellent les ratées de l’Etat-providence à la française (chômage de masse, ségrégation urbaine, clivage générationnel, pauvreté, fossé grandissant entre secteurs privé et public, surendettement public alimenté par la générosité des prestations sociales). Ses défenseurs soulignent ses performances (espérance de vie croissante, qualité des équipements, limitation de la pauvreté, santé de la population, fécondité élevée, capacités d’amortissement des crises).

 

Télécharger (PDF, 329KB)

“Les programmes performants de parentalite?”. Postface du rapport du CAS sur la parentalité (2012).

 

Parentalité, parentalité… Il s’agit tellement, aujourd’hui, de la soutenir que l’on en a un peu oublié de la définir. De quoi parle-t-on ? Avant quelques mots sur ce que l’on peut retenir d’une perspective internationale sur la question, regardons ce qu’il en a été de l’irruption récente, en France, de la notion.

Référence : “Les programmes performants de parentalité”, Posface in Marie-Pierre Hamel, Sylvain Lemoine (dir.), Aider les parents à être parents. Le soutien à la parentalité dans une perspective internationale, Rapport du Centre d’Analyse Stratégique, Paris, La Documentation française, 2012, pp. 167-170.

 

Télécharger (PDF, 146KB)

 

« Politique de la ville ou de l’accordéon », Les Échos, 28 août 2012

La politique dite de la ville ne concerne ni toutes les villes (toutes les communes ne sont pas concernées), ni toute la ville (car elle traite d’une « géographie prioritaire » de quartiers sensibles). Elle consiste, principalement, en mécanismes de ciblage des territoires. Le gouvernement, comme nombre de gouvernements précédents, vient d’annoncer sa volonté de « concentrer les interventions publiques sur les territoires qui en ont le plus besoin ». Cette discrimination positive territoriale fonctionne, historiquement, comme une sorte d’accordéon.

À noter, la sortie, le même jour dans Libé, d’un papier soutenant exactement la même thèse.
Après Amiens, finissons-en avec les zones prioritaires

D. BEHAR, P. ESTEBE, Libération, p. 20, 28 août 2012

 

Télécharger (PDF, 196KB)

Âge à partir duquel un enfant peut avoir son portable

L’Observatoire Cetelem a produit une étude « à la rencontre des classes moyennes dans douze pays » : Allemagne, Espagne, France, Hongrie, Italie, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Russie et Slovaquie[1].

Sans entrer dans les milles débats sur les contours et définitions de ces catégories centrales, ce sondage auprès des classes moyennes part d’une définition simple : il s’agit des 60 % de la population se situant entre les 20 % les plus pauvres et les 20 % les plus riches en jargon statistique, les trois quintiles centraux de revenus).

Parmi les quelques informations intéressantes sur ce que ressentent et vivent les classes moyennes, en voici une qui intéressera les parents. Il s’agit de l’âge à partir duquel – selon les personnes comptées comme appartenant aux classes moyennes – un enfant doit posséder un téléphone portable. En moyenne, pour les classes moyennes européennes, cet âge serait de 12 ans et demi. Les Français de leur côté, considèrent que le bon âge, se situe à 14 ans et demi. Les Russes, à 10 ans.

Et vous, vous êtes Russe ou Français ? Même si vous n’êtes pas forcément de la classe moyenne…

À votre avis, à quel âge un enfant devrait-il posséder son propre téléphone portable ?

 

Source : Observatoire Cetelem, 2012

 


Les Français : les plus moyens ?

En France, les résultats de sondages d’opinion indiquent régulièrement que deux personnes sur trois s’identifient spontanément aux classes moyennes. Le résultat, toujours actuel, confirme ce que Valéry Giscard d’Estaing résumait dans le titre d’un de ses ouvrages : « deux Français sur trois ».

Cette forte identification française aux classes moyennes est certainement à relativiser dans la mesure où le sentiment d’appartenance à des classes sociales diminue. La moitié seulement des personnes vivant en France estiment appartenir à une classe sociale, la propension étant plus élevée d’ailleurs pour les cadres que chez les ouvriers.[1]

Ce niveau élevé d’adhésion spontanée à l’idée d’appartenir aux classes moyennes s’explique en partie par la sous-déclaration des individus appartenant aux catégories les moins bien loties, qui préfèrent l’image valorisante des classes moyennes à celle plus ternie attachée aux classes défavorisées. Les déclarations des groupes les plus favorisés sont victimes d’un biais symétrique. Peu conscients de leur aisance, ceux-ci se considèrent en grande majorité comme faisant partie des classes moyennes.

Des enquêtes récentes menées par le CREDOC ou pour la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol), il ressort bien que les deux tiers des Français veulent bien se classer dans cette catégorie. Ceci ne leur confère pas une identité de classe, mais confirme que les Français se représentent, pour les deux tiers d’entre eux, au centre de la distribution des revenus et des positions sociales.

Deux tiers de Français estiment appartenir aux classes moyennes

Enquête Ifop, Fondation pour l’Innovation politique (2010)

Les défavorisés

Les catégories modestes

Les classes moyennes

Les classes moyennes supérieures

Les favorisés ou les aisés

4 %

29 %

52 %

13 %

2 %

 

 

Total « classes moyennes » : 65 %

Enquête « Conditions de vie et Aspirations des Français » CREDOC, 2008

Défavorisés

Classes populaires

Classe moyenne inférieure

Classe moyenne supérieure

Aisés, privilégiés

6 %

21 %

44 %

22 %

5 %

 

 

Total « classes moyennes » : 66 %

Sources : Fondapol, CREDOC

 

Cette importance subjective des classes moyennes, en France, se retrouve en comparaison internationale, européenne au moins. Dans une récente enquête Eurobaromètre il apparaît que 60 % (soit presque deux tiers) des Français estiment que leur ménage se trouve dans une situation « ni riche, ni pauvre ». En moyenne dans l’Union, c’est le cas de 49 % des ménages. La France, sur ce plan, est au premier rang européen.

Il y a là illustration de l’importance particulière que revêtent, en France, le sujet des classes moyennes, celui des constats qui peuvent être faits de leurs progrès ou de leurs difficultés, et celui des politiques qui les distinguent, les oublient ou les défavorisent (relativement).

Relevons que les Hollandais sont les seuls en Europe à s’estimer, majoritairement (62 % !), riches. À l’inverse, la majorité des Bulgares (61 % !) se disent pauvres. Dans une certaine mesure, et dans ces deux cas, on a – un peu plus de vraisemblance que dans les esprits français.

Part de la population estimant que son ménage est dans une situation… (en %)

Source : Eurobaromètre, décembre 2010



[1]. Voir France Guérin-Pace, Olivia Samuel, Isabelle Ville (dir.), En quête d’appartenances. L’enquête Histoire de vie sur la construction des identités, Paris, INED, 2009.

« Les transferts monétaires conditionnels : une innovation du Sud transposable en France ? », Revue de droit sanitaire et social, n° 6, 2010, pp. 1151-1159.

La question générale d’un lien entre prestations et obligations est vieille comme le monde. Une manière originale de l’aborder est le détour par le repérage et l’analyse d’innovations en dehors des murs hexagonaux. Les Transferts Monétaires Conditionnels (TMC), liant service de prestations familiales et contreparties des parents et des enfants, sont progressivement devenus un des principaux instruments de politique sociale du monde en développement. Outils de lutte contre la pauvreté et d’investissement dans le capital humain, les TMC (en anglais CCT pour Conditional Cash Transfer) ont un double objectif. Il s’agit à la fois de réduire, dans le court terme, la pauvreté infantile et, dans le moyen terme, d’augmenter l’implication des parents auprès de leurs enfants. La logique de ces TMC est explicitement expérimentée à New York. Elle se profile dans l’idée récente et très controversée d’une « cagnotte » récompensant, en France, l’assiduité scolaire de lycéens.

NOTE : depuis la publication de l’article les TMC se sont étendus davantage encore partout dans le monde, et les expérimentations françaises ont été stoppées… Pour quelques remarques : ici

Télécharger (PDF, 221KB)

Les Français, le libéralisme et le pessimisme. Toujours aussi forts

Une enquête Eurobaromètre, réalisée fin décembre 2011 dans les 27 Etats-membres, livre de précieuses informations sur les perceptions qu’ont les Européens de leur situation actuelle, et sur ce qu’ils imaginent à l’égard de l’Union européenne pour l’avenir.

Du pessimisme
La question est assez classique. Et les résultats aussi. On demande aux personnes interrogées si elles estiment que la vie de leurs enfants sera plus difficile que la leur. Plus de six Européens sur dix sont d’accord avec une telle affirmation. Ce pessimisme a déjà été rapporté par d’autres enquêtes[1].

La Finlande est le seul pays où les habitants sont plus nombreux à croire que la vie des enfants demain sera plus aisée (40 % des réponses) plutôt que plus difficile (33%). Un quart des Finlandais estiment que ce sera la même chose. Si on range les pays selon le degré de pessimisme, en prenant en considération la réponse selon laquelle la qualité de vie des enfants sera dégradée quant ils auront atteint l’âge adulte, alors la Grèce arrive en tête du pessimisme (85 % des Grecs pensent de la sorte). La France est tout juste derrière avec plus de huit personnes sur dix qui pensent de la sorte. L’information n’est pas neuve, mais confirme bien le haut niveau de pessimisme français à l’égard de l’avenir. À des niveaux si élevés traditionnellement, il n’y pas eu de progression significative depuis la précédente enquête posant cette question, en 2009. En revanche, dans certains pays, particulièrement frappés par la crise, la progression est nette : 17 points en plus au Portugal, 10 points en plus en Espagne, 8 points en plus en Grèce.

La vie des enfants demain sera plus difficile que pour notre génération (en %)

Interrogés sur la vie en 2030, plus de la moitié des ressortissants européens pensent qu’elle sera plus difficile. Moins de 20 % pensent qu’elle sera plus facile. Les autres répondent qu’elle ne sera ni meilleure ni pire. Ce pessimisme a fortement progressé depuis 2009. Dans trois pays seulement, comptant parmi les moins aisés de l’Union, la Bulgarie, la Lettonie et la Lituanie, les optimistes sont plus nombreux que les pessimistes. Dans tous les autres le pessimisme est de mise. Dans le peloton de tête des plus inquiets, on trouve les Grecs et les Chypriotes mais aussi les Luxembourgeois, les Belges et les Français. Les deux-tiers de ces derniers pensent qu’en 2030 la vie sera plus difficile pour les citoyens européens.

À l’horizon 2030 la vie des citoyens européens sera plus difficile (en %)

Les Français et le libéralisme…
Une information frappante est pour la fin de l’enquête. Comme pour le pessimisme, il s’agit plus de confirmation que de réelle nouveauté. Mais l’ampleur du phénomène est très claire. Alors que les deux-tiers des Européens considèrent que la concurrence libre est la meilleure garantie pour la prospérité économique, la France est dernière du classement. Certes les Français sont majoritaires (55 %) à se dire d’accord, mais, dans le concert européen, ils sont les derniers. Très loin derrières les habitants des pays Baltes, les Allemands ou les Danois.

« La libre concurrence est la meilleure garantie pour la prospérité économique » (accord, en %).

C’est sur ce point, capital, des réserves à l’égard du libéralisme économique, que les Français détonnent totalement. Même s’ils ne sont pas mauvais  en matière de pessimisme.

Source : Futur of Europe, Eurobaromètre spécial, n° 379, 2012.

 



[1]. Voir, par exemple, l’Eurobaromètre spécial n° 72, en 2009, qui rapporte des résultats globalement similaires.

 

La tiers-mondisation du quart-monde

Un quart-monde tiers-mondisé ? Les expressions ne sont certainement pas sociologiquement correctes. Quiconque fréquente un tant soit peu les grandes artères urbaines et les transports en commun ne peut, cependant, que s’apercevoir du phénomène. Des problèmes que l’on pensait éradiqués réapparaissent, à l’image des bidonvilles. D’autres prennent une ampleur que l’on imaginait propres aux villes des pays pauvres, comme la mendicité des enfants. Comment, en effet, ne pas remarquer la bidonvillisation à l’œuvre dans les friches urbaines, à la périphérie des villes, autour des lignes ferroviaires ou à côté des autoroutes ? Comment ne pas distinguer les évolutions de la population des sans-abri qui, de plus en plus nombreux, sont, d’abord, sans-papiers ? Surtout, peut-être, comment ne pas s’offusquer, pour ne pas dire s’indigner, du nombre d’enfants mendiants ?

GDE Erreur: Erreur lors de la récupération du fichier - si nécessaire, arrêtez la vérification d'erreurs (404:Not Found)

Les chiffres de la pauvreté : le sens de la mesure , Paris, Fondation pour l’innovation politique, 2012.

Tous les ans, quand ce n’est pas plusieurs fois par an, est relancée une dispute bien française concernant la pauvreté, ses dimensions, ses explications, son augmentation. L’accumulation de rapports et d’informations alarmistes, reprises souvent de façon sensationnaliste, contraste avec la sécheresse des informations rigoureuses qui montrent plus une stabilité de la pauvreté que cet accroissement si souvent annoncé. Au regard de la profusion de chiffres (pouvant conduire à une certaine cacophonie), un point sur les données et définitions doit permettre des débats apaisés et ajustés autour de politiques publiques orientées sur la diminution, voire l’élimination de la pauvreté. Éradiquer la pauvreté constitue, avec des délimitations, des moyens et des indicateurs différents, une ambition quantifiée pour l’action publique menée aux trois échelles, internationale, européenne et française. En 2000, l’ONU a établi les « objectifs du millénaire pour le développement », visant notamment à réduire de moitié l’extrême pauvreté d’ici à 2015. À l’horizon 2020, l’Union européenne, dans sa nouvelle stratégie décennale, a affiché un objectif de diminution de 20  millions du nombre de pauvres. Depuis 2007, la France s’est fixé un objectif de réduction d’un tiers de la pauvreté, sur cinq ans. Ce volontarisme appelle, dans les trois cas, une élaboration technique afin de définir et de décrire la pauvreté. À ces trois échelles, française, européenne, internationale, les modes d’approche et de décompte ne sont pas les mêmes. Pour autant, ce qui les rassemble est plus important que ce qui les différencie. Et la situation française, pour préoccupante qu’elle soit, n’est pas aussi catastrophique que ce qui est régulièrement décrit et dénoncé.

Télécharger (PDF, 691KB)

 

« Nationaliser les associations ? », Actualités Sociales Hebdomadaires, n° 2757, 27 avril 2012.

Le conseil des ministres du 3 avril dernier a fait le point sur la vie associative. Il recense, pour 2011, environ 1,2 million d’associations en activité, dans lesquelles travaillent 1,8 million de salariés. Il rappelle, en outre, qu’un Haut Conseil à la vie associative a été installé, tandis qu’un Fonds de développement de la vie associative a été créé. Un site Internet officiel, www.associations.gouv.fr, se veut désormais porte d’entrée sur la gestion de l’univers associatif. Et le conseil des ministres de souligner que ce site permet de créer une association et de demander une subvention. C’est sur ce thème de la sollicitation de subventions que se termine la communication officielle. Si l’essence des associations n’est probablement pas là, une telle conclusion est cependant bien le signe de ce que sont devenues les associations, du moins certaines d’entre elles, notamment dans le secteur médico-social, et tout particulièrement lorsqu’il s’agit d’opérateurs de lutte contre la pauvreté.

Télécharger (PDF, 220KB)

« Moins de communes pour bâtir plus », Le Monde, 1er mars 2012.

En matière d’urbanisme, l’acronyme le plus célèbre est « NIMBY ». Ce sont des anglo-saxons qui ont mis en évidence ce fameux « Not In My Back Yard » (à traduire par « pas dans mon jardin »). Quelle est l’idée ? Tout le monde est d’accord pour qu’il n’y ait pas de mal-logés, et même pour que tout le monde soit bien logé. Mais pas à côté de chez soi, surtout s’il s’agit de logement social. Ce syndrome est devenu le thème de théorisations savantes et un argument de polémiques militantes.

Télécharger (PDF, 404KB)

« Qui sont les classes moyennes ? », Actualités Sociales Hebdomadaires, n° 2748, 24 février 2012.

Les classes moyennes (le pluriel est d’importance), auxquelles s’identifient majoritairement les Français, rassemblent les individus situés entre les moins bien lotis et les plus fortunés. Ces classes moyennes, ni prolétaires ni bourgeoises (pour prendre une tripartition plus traditionnelle), méritent leur pluriel, d’abord parce qu’il y a hétérogénéité des positions.

Télécharger (PDF, 79KB)

« La violence n’est plus ce qu’elle était », Sociétal, n° 76, 2012, pp. 136-142.

Célèbre professeur de psychologie à Harvard, Steven Pinker publie une analyse magistrale du déclin historique de la violence et de la cruauté. Une bonne nouvelle pour l’humanité, même si la pilule, au regard des incivilités actuelles et des massacres toujours à l’œuvre, semble difficile à avaler.

Télécharger (PDF, 139KB)

« Le modèle social est-il soluble dans la mondialisation ? », Les Cahiers français, n° 367, 2012, pp. 21-26.

Le modèle social est-il soluble dans la mondialisation ? La question suppose un modèle social français « solide » (au moins au sens de ferme et de stable) qui se trouverait sous la menace d’une mondialisation « liquide » (au moins au sens de diffuse). Chimiquement, dissoudre signifie « se fondre » et, par extension, « disparaître » dans un solvant qui serait, en l’occurrence, la mondialisation. S’intéresser à la dissolubilité du modèle social c’est se demander, d’une part, si la mondialisation conduit à la démolition du modèle social, et/ou, d’autre part, si la mondialisation pousse à une incorporation du modèle français à des logiques différentes. Sous cette problématique à deux visages, émerge la question essentielle de savoir si le modèle social français est une force ou une faiblesse dans le processus de mondialisation à l’œuvre.

Télécharger (PDF, 448KB)

« Pauvres gares… de pauvres », Urbanisme, n° 382, 2012.

Une expression que l’on retrouve sous la plume de nombreux experts de la pauvreté avance que le droit des pauvres serait un pauvre droit. Il y a là simplement un jeu de mots, et non un adage juridique. On pourrait fonctionner par similitude, et estimer que la gare des pauvres est une pauvre gare. L’inverse se soutiendrait tout aussi plausiblement. Mais tout ceci, précisément, n’est que rhétorique. Qu’est-ce qu’une pauvre gare ? Et qu’est-ce qu’une gare de pauvres ? En quoi les banlieues seraient-elles principalement concernées ?

Télécharger (PDF, 136KB)

Actes des Ateliers de la gare – Saison 2011, Transport Public, janvier 2012.

Pour leur deuxième saison, les Ateliers de la Gare ont suivi le sillon du « Temps des gares », cette célèbre exposition du Centre Pompidou à la fin des années 1970. Le catalogue de cette manifestation emblématique, qui marque d’ailleurs encore les esprits, est un document de référence. Son organisation thématique a été reprise et actualisée, en partie, afin de construire le programme 2011 des Ateliers.

Télécharger (PDF, 2.93Mo)

 

« La pauvreté gagne ? Non, elle se transforme », L’Express, 30 novembre 2011.

La France est aujourd’hui hantée par la question de la pauvreté. Depuis environ trente ans, on nous martèle régulièrement qu’elle augmente, et l’on nous assure qu’elle touche davantage des populations auparavant considérées comme préservées – les jeunes, les femmes, les salariés. Mais qu’en est-il vraiment ?

Télécharger (PDF, 45KB)

« Revenu citoyen, il en existe un », Actualités sociales hebdomadaires, n° 2730, 28 octobre 2011.

L’idée d’un revenu universel resurgit régulièrement. Ses dénominations, contenus et objectifs varient : dividende universel, revenu d’existence, allocation universelle, revenu de citoyenneté, etc. Le sujet a été de nouveau activé, au printemps, avec la proposition d’un « revenu citoyen » par Dominique de Villepin. Il est également, depuis des années, en bonne place des idées soutenues par Christine Boutin. La gauche, en France, ne compte pas de personnalités politiques de premier plan défendant une telle option. Celle-ci, souvent moquée, mérite un examen attentif et sérieux.

Télécharger (PDF, 83KB)

« Les dimensions disputées de la pauvreté », Le Monde, 28 octobre 2011.

Tous les ans ressurgit une dispute bien française sur la pauvreté. Sous une pluie d’informations chiffrées et de définitions sophistiquées, responsables associatifs et dirigeants associatifs polémiquent. 2011 est une bonne cuvée. À l’occasion du rapport annuel sur la pauvreté, rendu par le gouvernement au parlement, des voix s’alarment de paupérisation et accusent le gouvernement de minimisation. Les spécialistes s’écharpent en coulisse. Les communications se contredisent. Le public s’y perd.

Télécharger (PDF, 86KB)

Cas France Telecom

Il s’agit ici d’un cas en cours de constitution autour d’un sujet d’actualité : les suicides à France Telecom.

Les documents rassemblent des écrits de théorie sociologique (E. Durkheim), des analyses sur le dernier demi-siècle (L. Chauvel) et des coupures de presse sur les suicides à France Telecom en août/septembre 2009.

Ouvrages complémentaires :

Paul Moreira, Hubert Prolongeau, Travailler à en mourir, Flammarion, 2009 (sur la vague de suicides au Technocentre de Renault, à Guyancourt).

Ivan du Roy, Orange stressé, La Découverte, 2009 (sur un groupe écartelé entre deux cultures privées et publiques).

Marin Ledun, Brigitte Font Le Bret, Pendant qu’ils comptent les morts : Entretien avec un ancien salarié de France Télécom et une médecin psychiatre, La tengo, 2010.

Yonnel Dervin, Ils m’ont détruit ! Le rouleau compresseur de France Télécom, Michel Lafont, 2009.

Dominique Decèze, La machine à broyer : De France Télécom à Orange : quand les privatisations tuent, Coup de gueule, 2008.

Un dossier spécial Celui du JDD

www.lejdd.fr/Suicide-France-…

Quelques petits films

Tentative de suicide chez France Télécom

www.youtube.com/watch ?v=Kfdi…

France Télécom : Le salarié suicidaire s’explique ! www.youtube.com/watch ?v=coHd…

France Télécom un salarié craque en direct www.youtube.com/watch ?v=Sy0B…

France Télécom, une gestion inhumaine ? www.youtube.com/watch ?v=YBXp…

Séance 10. La fonction Ressources Humaines

Cette dernière séance du cours doit permettre d’aborder l’actualité de la GRH, actualité qui est celle des suicides chez France Telecom. Il convient donc de se reporter à l’ensemble des informations à ce sujet contenu dans le dossier dédié >> accéder au dossier

Cette séance sera également l’occasion pour les différents groupes de présenter en 5 minutes (maximum) les observations de leur monographie.

A faire pour ce cours :

Lire chapitre 2, pp. 42-45 et chapitre 10, pp. 582-583
Regarder le dossier France Telecom
Préparer cinq minutes (maximum) de présentation de la monographie

Sujet des exposés :

Peut-on prévenir le suicide dans l’entreprise ? (Ogé, Sankar)
Peut-on prévenir le suicide dans l’entreprise ? (Auger, Sankar)
Le coaching (Marcus, de Posch)
Faut-il des quotas dans les entreprises ? (Hadj-Hamou)

Documents joints

Séance 9. La formation professionnelle continue

A faire pour ce cours :

 Lire chapitre 9, pp. 473-529 et pp. 539-570

Sujet des exposés :
 Le DIF est-il efficace ? (Fourquet, Mouliéras)
 Comment réformer l’organisation de la formation professionnelle en France ? (XXX)

Séance 8. Mobilité et gestion des carrières

A faire pour ce cours :

 Lire chapitre 8, pp. 415-445 et pp. 456-471

Sujet des exposés :
 Combien de carrières dans une vie ? (Lutskova, Zhou)
 Qu’est-ce que “sécuriser” un parcours professionnel ? (XXXX)

Séance 7. Evaluations et appréciations

A faire pour ce cours :

 Lire chapitre 7, pp. 369-400

Sujet des exposés :
 Est-il vraiment possible d’évaluer à 360° ? (Higgins, Weber)
 Doit-on noter dans l’administration ? (Kikiema, Nouketcheussi)

Séance 6. Sélection et recrutement

A faire pour ce cours :

 Lire chapitre 6, pp. 290-358
 Réfléchissez tous…à une pratique de sélection (pour entrer dans une école de commerce). Etre capable d’en parler cinq minutes !!!!
 Remise des guides d’entretien (un avec le salarié, un avec un responsable hiérarchique et un avec un membre des services ressources humaines ou un représentant du personnel).

Sujet des exposés :
 Que penser du « testing » ? (XXX)
 Faut-il des quotas dans les entreprises ? (Hadj-Hamou)

Annale des Epreuves de synthèse et de science politique – Master Urbanisme de Sciences Po

Voici quelques informations générales sur l’épreuve de synthèse à Sciences Po.

Le candidat devra rédiger une note de synthèse à partir d’un dossier composé de documents portant sur l’actualité politique, économique et sociale, d’origines diverses mais principalement publiés dans la presse d’information. Ce dossier présentera les différentes faces, éventuellement contradictoires, d’un problème ou d’un événement.

La note de synthèse requiert des qualités d’analyse, de réflexion et d’organisation de la pensée. Elle suppose en outre de la rapidité.

Il s’agit, dans un premier temps, de cerner et d’extraire l’information du document. Cette première phase d’analyse du dossier implique une grande rigueur et de la précision dans la collecte des données. Il importe de discerner l’essentiel de l’accessoire et de savoir hiérarchiser l’information ainsi recueillie.

La deuxième phase est le travail de synthèse proprement dit. Il s’agit de réunir dans un ensemble cohérent, homogène et structuré les éléments disparates qui ont émergé de l’analyse. Il s’agit, après avoir rassemblé le matériau nécessaire, de procéder à une reconstruction qui, sans rien ajouter aux éléments du dossier, permette de rendre compte du problème et de ses enjeux dans toutes ses dimensions et de façon organisée et hiérarchisée.

Il convient pour réussir cet exercice d’éviter un certain nombre de pièges :

* la note de synthèse n’est en aucune façon une juxtaposition de l’analyse séparée de chacun des documents. L’unité doit caractériser la note qui est une information sur un problème et non sur des textes ;

* l’information restituée doit être complète mais la note concise. Il faut donc être fidèle au dossier dans sa richesse sans rien en perdre mais sans rien y ajouter. Seul l’essentiel de ce dossier doit être restitué : cela suppose de choisir à bon escient, d’éliminer l’accessoire, de faire de plusieurs idées voisines une idée unique, de distinguer d’un texte à l’autre ce qui constitue un élément nouveau de ce qui n’est qu’une répétition déguisée, d’exprimer simplement et clairement ce qui est parfois dit de façon confuse ou trop longuement. Il importe de prendre de la distance par rapport au texte, ce qui exclut toute paraphrase mais aussi toute citation ;

* la concision ne doit pas signifier pauvreté et réduction du problème à ses seuls grands traits. La synthèse exige que tous les aspects soient évoqués dans leur importance inégale. En cela, elle n’est pas un résumé.

Pour les annales des épreuves de synthèse pour l’entrée en Master :http://admissions.sciences-po.fr/fr…

Documents joints

  • 2003 – Anniversaire de la DATAR (Word – 107.5 ko)
  • 2004 – Cinquantenaire de l’anniversaire de l’abbé Pierre (Word – 121.5 ko)
  • 2005 – Les incivilités (Word – 93.5 ko)
  • 2006 – Les émeutes urbaines de 2005 (Word – 67.5 ko)
  • 2007 – Le droit au logement opposable (Word – 76.5 ko)
  • 2007 – Les pôles de compétitivité (Word – 361 ko)
  • 2008 – La mise en oeuvre du droit au logement opposable (Word – 108.5 ko)
  • 2008 – L’urbanisation du monde (Word – 556.5 ko)
  • 2009 – Le grand Paris (Word – 233.5 ko)
  • 2009 – Le logement social (Word – 139.5 ko)
  • 2010 – Le 1 % logement (Word – 203 ko)
  • 2010 – L’attractivité (Word – 342 ko)

Bibliographie des Sites sur l’Urbain

Pour compléter (naturellement) les différents sites de Sciences Po dévolus aux problématiques urbaines et environnementales, voici ce que je conseillerais de consulter, régulièrement ou ponctuellement. En tout état de cause, lorsque des abonnements à des lettres d’information sont possibles, c’est toujours gratuit et utile…

Ces différents sites sont très hétérogènes dans leurs origines (publiques ou privées), leurs contenus (données, publications, informations, actualités, etc.), leurs ambitions, leurs niveaux de réalisation. Il me semble cependant fournir un bon panorama de ce qui est disponible sur Internet en matière d’informations et d’expertises sur l’urbain dans le monde.

L’ordre de présentation n’a pas d’importance. On débute juste par des sites sur la France, pour passer rapidement à l’Union européenne et, surtout, à des perspectives résolument globales.

Cette liste n’a rien d’exhaustif, le nombre de sites consacrés à la ville étant gigantesque, par exemple avec les multiples associations internationales thématiques des villes, parfois sous l’égide d’institutions internationales.

Crévilles – http://crevilles.org Un ensemble de ressources documentaires, d’informations et de commentaires sur ce « centre de ressources de ressources électroniques sur les villes ».

L’observatoire des territoires – www.territoires.gouv.fr L’Observatoire des Territoires est un portail visant à faciliter l’accès aux informations territoriales produites par les organismes publics.

Politique de la ville – http://i.ville.gouv.fr A côté du site www.ville.gouv.fr, le site de données, d’études, de cartographies, de textes juridiques et d’actualités de la politique de la ville.

Innovations dans les villes – www.innovcity.fr Un site absolument génial, avec des annonces, des commentaires, des portraits sur de nouvelles idées, de nouvelles réalisations, de nouveaux projets sur la ville.

Fabrique de la Cité – www.lafabriquedelacite.com Le site de l’institut mis en place par Vinci, avec travaux d’expertise, rencontres et actualités Web sur et autour de la ville.

Observatoire des inégalités – www.inegalitesterritoriales.fr En complément du classique Observatoire des inégalités, l’observatoire des inégalités territoriales françaises

L’audit urbain européen – www.urbanaudit.org Un des sites les plus riches pour ce qui concerne les questions et informations urbaines dans l’Union, avec indicateurs harmonisés pour des centaines de villes et études d’opinion (à rapprocher des enquêtes Eurobaromètres). On ajoutera le site contenant les travaux de la Commission sur la ville de demain : http://ec.europa.eu/regional_policy…. Et le site où, vraiment, on peut trouver les données de l’Audit urbain : http://epp.eurostat.ec.europa.eu/po…

Citymayors – www.citymayors.com Un des sites les plus originaux et les plus intéressants en termes d’actualités, d’études, de classements, d’informations dans le monde entier.

Division de la population de l’ONU – www.un.org/esa/population/un… Un site formidable sur la démographie dans le monde (rétrospectives, actualités et projections). Voir notamment les « World Urbanization Prospects ».

UN-habitat – www.unhabitat.org Le site, très riche, de l’agence onusienne en charge de l’habitat et du développement. Nombreuses études, données, publications (dont Urban World) et informations.

Transit city – www.transit-city.com Site du « think tank » urbain français. Beaucoup d’informations, d’illustrations et d’imagination.

Projet for Public Spaces – www.pps.org Le site sur les espaces publics, leur conception, leur gestion, leurs innovations, à travers le monde.

Urban Age – www.urban-age.net Site d’investigation et de synthèse sur l’avenir des villes, organisé à partir d’un cycle de conférences thématiques dans les villes. Organisation à la base d’un partenariat entre la LSE et la Deutsche Bank. Absolument génial

Human urban – www.humanurban.org Site développé par Veolia environnement, notamment à partir des études et analyses collectées dans le cadre de l’Observatoire mondial des modes de vie urbains, mis en place par Veolia.

Réseau VRM – www.vrm.ca Le réseau Villes, Régions, Mondes, établi au Canada rassemble les nouveautés, les colloques, les ouvrages, les postes dans le domaine de la recherche universitaire sur l’espace et les villes.

Planetizen – www.planetizen.com Planetizen est LE site d’informations sur tout ce qui touche à l’urbanisme et à l’aménagement (points de vue, ouvrages, études, réalisations, etc.).

World Mapper – www.worldmapper.org Pour voir le monde comme on ne l’a jamais vu, ce site contient des centaines de « cartogrammes » sur tous les sujets. Voir ceux concernant ville, logement, environnement pour avoir une idée des inégalités mondiales…

Revue Monocle – www.monocle.com Une des revues les plus « trendy » du moment, avec entretiens et analyses autour des « trend setters » partout dans le monde. A noter, une étude annuelle sur les 25 villes les plus agréables dans le monde…

Metropolitan Policy Program de la Brookings – www.brookings.edu/metro.aspx Le programme d’études et de propositions urbaines du célèbre think tank américain. De nombreuses données et idées, centrées notamment sur les cas américains.

Urban Institute – www.urbaninstitute.org Malgré son nom le Urban Institute n’est pas spécialisé dans l’urbain. Il traite cependant largement de questions urbaines, centrées sur les Etats-Unis, comme le logement, les inégalités ou la criminalité.

Global City Indicators de la banque Mondiale – www.cityindicators.org Site qui rassemble les analyses et les premières données d’un programme de la banque Mondiale pour constituer et réunir des données harmonisées sur les villes.

IBM – www.ibm.com/ibm/ideasfromibm… IBM, comme sur d’autres sujets, investit dans et sur la ville de demain. Site contenant rapports généraux, palmarès et constats locaux. Autre entrée sur « smarter cities » : http://www-05.ibm.com/innovation/fr…

Villes en devenir – www.villesendevenir.org Site très judicieux et complet, avec de multiples liens, réalisé à partir de la publication éponyme éditée en 2007 par l’ISTED.

Data Finder (Banque mondiale)- http://datafinder.banquemondiale.or… Data Finder met à disposition un ensemble de données essentielles sur le développement. Les cartes du monde vous permettent de visualiser des données comparatives sur 17 indicateurs clés du développement (tels que les émissions de CO2 ou l’espérance de vie à la naissance), d’un pays à l’autre et d’une année sur l’autre.

Métropolitiques – www.metropolitiques.eu/ metropolitiques.eu est une revue électronique créée pour favoriser les débats et confronter les savoirs et les savoir-faire sur la ville, l’architecture et les territoires

360cities – www.360cities.net Des images, des images, des images.

The Lincoln Institute of Land Policy – www.lincolninst.edu Le site incontournable du foncier. Rapports, données, observations (classiques et iconoclastes).

McKinsey – www.mckinsey.com/insights/mgi/research/urbanization Travaux et rapports du célèbre cabinet de conseil, sur l’urbanisation et les villes.

Globan Urban Development – www.globalurban.org Un site intéressant, avec des papiers de qualité, tirés d’une revue GUD qui ne paraît toutefois plus

Ville durable – www.developpement-durable.go… Le site officiel du gouvernement français sur ce sujet d’importance

OCDE – http://stats.oecd.org/OECDregionals… Cartes interactives et données à gogo sur ce site de statistiques régionales de l’OCDE

OCDE – www.oecd.org/document/26/0,3… Les villes et le changement climatique. Analyses essentielles

OCDE – www.oecd.org/gov/urbandevelopment Développement urbain, vu, analysé, traité par l’OCDE

Good Planet – www.goodplanet.info Site fascinant sur nous, notre planète, notre environnement (formidables outils cartographiques)

NYC, Londres et Tokyo (et les autres) – www.theatlantic.com/special-report/capitals-connected-world. Les villes les plus puissantes dans le monde

PricewaterhouseCoopers – www.pwc.com/us/en/cities-of-… Un des classements les plus documentés

PricewaterhouseCoopers – www.pwc.com/us/en/cities-of-opportunity/index.jhtml?WT.ac=vt-cities. Toujours le travail de PWC

Une curiosité. gestion-des-risques-interculturels.com/pays/asie-pays/chine/quand-les-chinois-copient-les-villes-europeennes. Copies chinoises des villes françaises

Sustainable cities. sustainablecitiescollective.com. Le site sur la durabilité. Avec lettre d’info et compte FB

Atlantic Cities – www.theatlanticcities.com. Le site le plus génial, avec lettre d’informations quotidienne.

NewGeography – www.newgeography.com. Le deuxième site le plus génial, avec lettre d’informations presque quotidienne.

Urbanews – www.urbanews.fr. Un troisième site le plus génial, en français.

Un numéro spécial de Foreign Policy sur les villes. Formidable : www.foreignpolicy.com/cities_issue

Pour finir… Gapminder – www.gapminder.org Un des sites statistiques les plus originaux sur l’évolution du monde et de ses régions

Séance 5. Classifications et rémunérations

A faire pour ce cours :

 Lire chapitre 5, pp. 235-287
 Lire l’article de O. Godechot sur la rémunération dans la finance (les “working rich”)
 Monographie : faire figurer sur une diapositive les fils directeurs des 3 entretiens que vous allez mener. On discutera en séance quelques jeux de ces diapositives. Cela permettra de reprendre les principaux conseils relatifs à la conduite des entretiens pour la monographie.

Un exercice original…

Étude de fiches de paie de Julien Damon !!!!!!

Sujet des exposés :
 L’entreprise peut-elle agir sur les travailleurs pauvres ? (Tsampi, Xie)
 Qu’est-ce qu’une juste rémunération ? (Goutorbe, Silué)

Un sujet qui vous intéresse… avec une vidéo

Dans le cadre des entretiens de l’AFSE, cette table ronde a porté sur les rémunérations des dirigeants des grandes entreprises, qui ont connu une très forte progression dans les années récentes, sur fond de polémique. Augustin Landier a présenté ses travaux sur les causes de cette hausse des rémunérations. Marcel Boyer a présenté une synthèse des principes qui doivent gouverner une rémunération incitative. Ces interventions ont été discutées par Philippe Askenazy et Pierre-Alain Muet. Elles ont ensuite donné lieu à un long débat.

>> Lien vers la vidéo